Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

Sous les arbres

mai 14, 2012
par myel
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Les beaux dimanches reviennent

Peu de choses sont plus douces que s’allonger au soleil sous les arbres et discuter de leurs parures et de nos trucs de filles, un dimanche frais ensoleillé, entre deux pièces de théâtre et un concert. Je ne propose pas de s’abîmer dans cette douceur simple, mais en tant que pause elle était agréable à saisir.

La première pièce, 4.48 Psychose de Sarah Kane ne pouvait que nous retourner. De cette plongée dans la folie à tendance suicidaire, de cette rencontre avec des violences mentales et multiples, je suis ressortie avec un léger malaise, mais pas du genre désagréable, avec l’impression d’avoir été confrontée à quelque chose que je n’aurais pas souhaité mais sans pour autant le regretter.

La deuxième pièce, Pop Corn de Ben Elton, n’était pas moins agressive, pourtant après la psychiatrie elle me parut plus légère, moins introspective, plus divertissante. Prise d’otage d’un réalisateur oscarisé par des tueurs en série s’inspirant soit disant de ses films, la scène est cocasse, angoissante mais pas toujours très bien servie par les acteurs, qui sont des étudiants ne nous plaignons pas trop.

Je n’étonnerai personne, de ceux qui me lisent ou qui me connaissent ou même les deux, quand je dirai que c’était Rodrigue le concert du soir. J’aurais pas osé me perdre au fin fond de l’Essonne sans un minimum de repères, même accompagnée. Ça peut paraître dingue, ça l’est sans doute un peu, mais je ne compte plus les fois où j’ai vu ce garçon en concert. Attendez si. Je compte… … … … C’était mon quinzième si j’en oublie pas. Ok c’est dingue. Je ne prendrai pas comme excuse que certains nordistes en ont plus que ça derrière eux. Je préfère avouer que c’est tellement différent chaque fois. Le lieu joue une part dans l’ambiance, mais pas que, la configuration change : concerts intimistes en solo ou en duo, arrangements façon acoustique accordéon et violoncelle… énergie rock des guitares électriques… mise en scène déjantée, invraisemblable avec danseurs et comédiennes… Tout est possible, tout est réinventé. Je préfère avouer que c’est tellement vivant, que ça fait un bien fou d’y être. Bref, ça réveille la citation #2 qui me guide :  ”Toute ma vie, je veux rester étonnée” (Nina Bouraoui). Je préfère avouer qu’en fait, je me délecte presque autant des réactions du public face aux personnages déroulés en musique, que de la musique elle même. Bien qu’aujourd’hui nous étions quinze à tout casser, tellement nous frappions sur les bancs de cet amphithéâtre démesuré, ce fut une chouette soirée.

Des vidéos demain, peut-être. Tout de suite une photo du ciel ombragé par de charmants branchages. Puis dessous quelques échappées qui ont rythmé cette semaine à peine achevée.

sous-les-arbres

mai 3, 2012
par myel
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Sous un soleil burtonien

Le printemps a le hoquet, il montagne-russe et j’ai du mal à réprimer un grand sourire quand mon baladeur aujourd’hui me balance Les beaux jours (reviennent) dans la playlist aléatoire.

affiche-exposition-tim-burton

Aujourd’hui, où j’oscillai entre t-shirt et lourd manteau, ombre soleil et vent, et les yeux baladeurs. C’était le jour fixé (enfin) pour visiter l’exposition dédiée à Tim Burton à la Cinémathèque. Riche en croquis et tableaux exposés mais noyés dans leur propre masse, donnant envie de n’en tenir qu’un à la fois, et dans nos mains, et dans une pièce vide pour s’y attarder. Surtout ceux qui, haut suspendus, échappaient aux regards des créatures normales que sont les spectateurs (mais l’ont-ils oublié ?). Ce fut pourtant une balade ravissante, de découvrir ce foisonnement créatif qui représente aussi l’esprit de celui qui en est à l’origine ! Sourire donc, pour la quantité et la liberté des images offertes, pour le titillement de l’inconscient qui donne envie de lui laisser libre cours sur un (nouveau?) carnet. Perplexe donc, pour l’immersion qui semblait réussie à l’entrée mais qui s’atténue fortement dans les grandes grandes salles. Un peu déçue aussi de ne pas avoir côtoyé nombre de costumes qui ont pourtant la part belle dans les films. Mais sourire général.

L’avant et l’après eurent aussi leur charme, la file d’attente douce et même étonnante (rien à voir avec l’expo, mais à celle qui m’accompagnait et à celle qui apparût par surprise), le goûter sur le pouce d’un banc et le retour, rythmé comme un hoquet aussi, par la voix éraillée de cette petite dame qui déclama un poème entre deux arrêts du métro.

La bande son explique l’absence de structure de cet article. Je ne sais pas mettre de tempo sur les mots quand mes oreilles sont ailleurs.

mai 1, 2012
par myel
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Welcome Little Bamboo !

Un brève à peine plus longue qu’un tweet pour dire l’excitation due au retour sur mon bureau d’une tablette graphique ! Je l’ai choisie petite, simple, mignonne comme tout et pas chère. Fini le temps des dessins à la main droite à la souris, les tremblements, les heures à corriger, parce que je suis gauchère et qu’un stylet c’est quand même 1000 fois plus naturel. Oh yeah !

timide

avril 30, 2012
par myel
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De la liberté du dessin automatique

Dessiner par automatisme est un exercice que j’ai pratiqué par toutes petites intermittences. J’y suis moins à l’aise qu’avec l’écriture spontanée, question d’habitude, mais j’y retrouve les mêmes réflexes de l’inconscient, avec un résultat plus enfantin.

Je ne prétends pas savoir dessiner, je n’ai jamais appris, je n’ai aucune notion des proportions, des styles ou des techniques. Purement inculte avec rien à prouver. Mais c’est un truc que j’aime. Déformer la réalité pour y représenter ce que j’y vois. Vider sur une page blanche les images qui trottent dans ma tête. Ainsi prendre un crayon c’est comme avoir déjà une histoire à conter, des faits à relater, là ça reste encore contrôlé.

Mais le dessin automatique est une forme de jeu qui ressemble à celui des mots. Je ferme ou pas les yeux, et laisse la mine tracer des lignes, des courbes, des gribouillis fantasques et même des tourbillons. Puis je regarde et c’est comme un ciel rempli de petits nuages à formes multiples. Ici un chien, là un visage, et cet ange qui sourit, tu le vois toi aussi ? Je choisis les lignes à renforcer, celles à oublier, les zones à détailler. J’invente une histoire, une situation, j’utilise un maximum des lignes “brouillon” pour ne pas trahir l’élan initial.

C’est flou ? Quelques exemples tirés d’hier soir.

Bon, évidemment, hier soir, je n’avais pas prévu d’en parler. On ne devine ainsi que peu les dessous des croquis. Mais si vous tapez “gribouillage” dans google, ça vous donnera une petite idée de l’avant. Et puis surtout ça reste des petits croquis (une douzaine sur un demi A4). Essayons de reconstituer le dialogue intérieur qui aboutit à ça, moquons-nous et rions en cœur (= tout ceci n’est pas totalement assumé, juste irréfléchi).

* La pointe ressort à l’évidence, comme une plume de stylo, ou bien le corps d’un papillon, tant mieux car il a des ailes, mais pas de papillon revenons-en aux plumes, un papi-plume, une papi-plume d’ailleurs puisqu’elle porte un chignon-tortillon, et que le haut des ailes lui fournir un manteau, blanc, sur ses plumes grises, un air pincé et un bijou, c’est même la reine des papi-plumes. Mais que fait-elle face à ce mur? Ce n’est pas un mur c’est un arbre, elle rend visite à son amie la… chenille fripée à lunettes qui tenta elle aussi la torsade de chignon. Vont-elles se le crêper ? Non, elles sourient et leurs chevelures aussi. Tortillon-spirale-escargot, il n’y a plus qu’un pas à franchir mais je crois qu’en fait elles ne le savent même pas.

* J’ai vu d’abord les jambes, déséquilibrées mais supportant le corps, qui sera imposant mais la posture, timide. Comme le visage de ce personnage… féminin puisqu’une poitrine se dessine facilement.  Je la sens minuscule à l’intérieur de ses formes, et sous sa chevelure sauvage, indomptable, incontrôlable. Une toute petite lionne. Elle ne mesure d’ailleurs que quelques centimètres sur le papier. Trois, quatre à tout casser.

* C’est l’expression des yeux qui sauta aux miens en premier, la forme du crane étant aussi toute trouvée. Crabe-pieuvre-encornet, se désole face au miroir mais pourquoi ? Son smoking multi-pattes était fin prêt mais le temps de l’enfiler deux des fleurs se sont fanées. Il ne peut définitivement pas sortir dans cet état.

* Ce griffonnage donne un bouquet de fleurs, de toutes tailles, sur le bord du carnet, mais l’arrondi derrière nous suggère un visage, des demi-yeux, un sourire, mais timide alors, lui aussi… Un timide vous offrant des fleurs, caché sous son chapeau-carapace en écailles. Vous les prenez ?

* Et puis l’aventurier, un mammifère croisé de multiples espèces, mais doux, très doux… J’ai cru à sa casquette en faire un petit-vieux facteur, mais le sac à dos m’obligea à le muer en ex-chef-scout. Qui poursuit sa route solitaire.

avril 24, 2012
par myel
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Ne répondez jamais à mes questions

Il y a toujours ces questions prêtes à rebondir. Celles dont je n’attends pas de vraie réponse, même si elles sont bien concrètes, car l’incertitude est le meilleur nid de l’imagination.

En frottant des assiettes (occupation donnant toute sa liberté à l’esprit), je me suis demandé : “Combien coûtent les impôts ?”. Si on additionne la gestion des déclarations, de la perception, les contrôles, les conseillers fiscaux, la place mangée par le sujet dans les médias, les politiques débattant longuement des montants, se battant pour la répartition de l’argent récolté, les déficits produits par les bénéficiaires pour justifier l’allocation de crédits supplémentaires et l’encadrement administratif de tout ce système… Est-ce que ça en vaut la peine ?

Un peu comme la part du ticket de métro qui sert à payer les bornes, les contrôleurs, les guichetiers, les distributeurs, le marketing, les puces RFID ou ce bon vieux ticket lui-même… Imaginez, imaginez, imaginez.

J’ai pas vraiment envie de connaître les chiffres. J’imagine l’affluence dans les transports gratuits, régulée par les découragés ne passant pas le premier mois frustrés de ne plus pouvoir chanter à tue-tête comme dans leur tchou-tchou individuel, et les dialogues engagés le premier jour du changement. J’imagine les économies écologiques de l’absence de barrières (papier, métaux, plastique, eau…). J’imagine les centres administratifs, ces bâtiments gris-grands-moches vides et tout ce qu’on pourrait en faire.

Rien de politique dans ces propos, rien, que des divagations.

Comme quand je me posais sur la question : “Pourquoi certains noms de pays sont masculins et d’autres féminins?”. Je voyais façon Table Ronde, de vieux messieurs s’asseoir pour décider du sort d’une nouvelle contrée : des anciens baroudeurs, de vrais explorateurs et des linguistes de renom. Je n’entendais pas leurs paroles mais je souriais de leur air solennel, digne, officiel. Ils avaient oublié d’inviter un représentant du pays en question. Les cons.

avril 21, 2012
par myel
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A deux pas et demi de chez moi

A deux pas et demi de chez moi, des géants laissèrent en plan une partie de Jenga. A peine entamée, ou la tour effondrée, je n’ai pas demandé au vigile qui en surveillait les vestiges (il n’avait rien d’un géant, lui) mais je crois qu’il m’aurait répondu “C’est de l’Aaart mademoiselle”.

jenga