Indiscretions et mutineries

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décembre 10, 2013
par myel
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Le petit nid

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La fin d’année sonne tellement comme un renouveau, les routent se multiplient, mille idées se branchent, et l’essentiel m’entoure…

Je cherche un nouveau nid. Du neuf. Déménager sans emporter toute les archives de ces dix ans d’adolescence. Je m’interroge. Comment signer ? Où se poser ? Quand démarrer ?

J’objective le début d’année, symboliquement. Pas comme une sage résolution mais un pas décidé. Je sais ce que je veux : rassembler, la multitude de pages qui se sont dessinées quand essayer ici n’était pas mon envie.

Rassembler sans tout mélanger, trouver une ligne, des tiroirs, faire un bout de web à l’image de ce qui ne change pas : j’ai du mal à choisir. Autant en faire un choix. L’assumer comme une grande. En rire.

novembre 13, 2013
par myel
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Aux zones d’ombres sur les carreaux

Il y a ce tiraillement qui me retient d’écrire, à pas loin de six mois de mes dix ans de blog. Dix ans de glissements de cette masse hybride de mots et d’images qui jamais ne se stabilise. Ce sable mouvant qui s’écoule. M’interroge sur la suite.

Il y a ce tiraillement, entre la confidentialité et le partage. J’étais ici – enfin ailleurs mais les archives ont voyagé, pour raconter ma vie, la face publique du journal intime de mes quinze ans, lu par deux-trois copines et quatre-cinq inconnus. Puis les mots se mélangés, ont livré des aveux, ont trouvé des sens particuliers à ces pages, qui elles-mêmes se sont transformées en livres de signes, carnets d’indices pour une enquête future de la mémoire, d’où l’écriture obscure. Je ne veux pas que ceux qui me lisent me connaissent, je veux qu’ils mettent le pied dans du coton quand je leur livre l’adresse et qu’ils pataugent un moment jusqu’à poser des questions. Je veux que ceux qui me connaissent me lisent mais j’ai peur de les effrayer. J’ai encore plus peur d’avoir à me censurer.

Il y a ce tiraillement d’avec le partage. Cette incohérence de la ligne. Ce désir de pouvoir écrire sans croire que l’on lira, sans rien barrer. Contre le désir d’être lue, suivie, d’amener des lecteurs vers les choses que j’aime et d’échanger sur nos ressentis avec ceux, bien plus nombreux qu’il y a dix ans, qui font de même avec leur vie. Je dis ceux mais elles sont surtout celles…

J’ai ces envies d’être coupée de tout, les réseaux, le social, les clics sur des coeurs pour dire j’aime qui sont tellement faciles et tant superficiels. De retrouver le plaisir de découvrir un matin le mail d’un inconnu s’étant reconnu entre les lignes et glissant quelques pensées frappantes au passage.

Je ne sais pas ce que je veux j’ai dit que j’étais tiraillée. En le disant je reste conductrice de cette expérience sans rails, j’ajoute une pierre à cet ouvrage bancal.

Je ne sais pas ce que je veux, je crée des mondes parallèles et vite, après j’ai envie de tout recentrer, ne pas me disperser de peur qu’une branche se casse. Me rassembler dans ce nid pour l’hiver et y vider toute ma conscience. Alors que je ne suis pas fille de transparence…

J’aimerais parfois tout effacer, revenir aux premiers mots. Ici c’est presque possible. J’aime tant les moments de se découvrir… et je veux pareillement tout savoir tant le temps est court. Dans le miroir (à l’envers), je suis prête à être impudique… mais sans trop de lumière, sans me dénuder en un clic.

octobre 15, 2013
par myel
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Redémarrer petit(e)

J’avais la tête plongée sous la confiance. Buvant la tasse qui se ramasse à la petite cuillère, j’étais plus qu’un temps vide.

A qui dire que trois ans je n’ai eu comme accroche que des projets sans fond, qui font glisser dedans l’estime, qui monte et qui descend. Personnellement, professionnellement, après la sortie par explosion de l’envie d’ailleurs, je m’entends dire “doucement”. Doucement à celui si doux à mes côtés comme je dois réapprendre à ne pas vivre dans la peur de ne pas être à la hauteur, à celui qui m’enlace telle quelle, en mouettes qui se reconstituent. Doucement pour trouver une place en société, se ressentir utile, oser prononcer “help” quand on se voit sans rien, sonner à toutes les cordes et dessiner des pas, des petits pas qui vont vers avoir quelque chose, bâtir une route, avec les bâtons faire des roues et des pagaies, je sais que je vais ramer mais j’y vais.

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Allez, redémarre petite.
Ok, redémarrer petit.
Vivre en grand.

septembre 28, 2013
par myel
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L’automne serein, fleurit.

Je ne suis pas l’automne, je ne suis pas sereine. C’est quand j’ai reçu dans mon fil flickr cette image d’Amelia Fletcher que j’ai soufflé, enveloppée par son automnale douceur et… disons que s’éteindre c’est comme fleurir le sol avec ses feuilles. J’avais pas fait d’article à cette nouvelle bannière, on patientait (les mots et moi) dans ma tête en file mélangée.

Hier nuit j’ai rêvé de cette ancienne amie, elle demandait : si je croyais à la justice, quoi donc ? à la justice, à l’équilibre, au fait que quand la vie te file une sacrée dose de joie faut l’enlever ailleurs et parfois pas très loin ? J’ai dit en rêve que j’y croyais ça m’a mis le bourdon parce que je veux bien, que les proches ne nous soient pas éternels, mais faut qu’ils vivent pas loin de cent ans non pas moins. Sauf que la vie fait tout ce qu’elle veut, qu’on y croie ou croie pas, que les feuilles s’accrochent bien aux arbres et le soleil au ciel mais ça n’empêchera pas les jours de raccourcir et les vagues de peine de renverser les vagues de joie qui se fondent en autres vagues de peine et que la joie demeure et que les éternels ça se passe dans le cœur.

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septembre 16, 2013
par myel
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Quelques mots discrets

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Oh la jolie lumière ! Je croyais qu’il devait pleuvoir, qu’après les vacances de septembre on allait sortir les chaussettes et le plaid à manchettes. La journée m’encourage, c’est une douce rentrée, c’est l’été qui sourit, encore. T’as pas fini de parler de sourire ? Mais j’ai rien dit pendant deux mois ! Faut se douter que le silence est lié, soit à des choses à se cacher, soit aux sourires qui enveloppent et déconnectent. Devinez là…

Cette année je n’ai pas peur que l’automne se pointe, je n’ai plus peur de grand chose à vrai dire, je crois même qu’on peut tout se dire et que septembre va nous embellir.

Bande son jazzy

août 2, 2013
par myel
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Aller au cinéma seule, ou à deux

img_7545J’ai commencé à écrire ici quand le cinéma est devenu pour moi une sortie quasi quotidienne, grâce à l’abonnement, mais surtout solitaire. Les salles à 10 minutes à pieds devenant l’annexe-salon de mon studio dans lequel ne trône aucun écran de télévision. Alors j’ai écrit pour fixer, réfléchir, sur les sensations m’accompagnant devant les bande-annonces, pendant les séances, à la sortie quand on retrouve le monde et qu’on croise ceux qui n’ont pas vécu cette expérience-là. Pour formuler mon flou, les émotions, les enthousiasmes, les déceptions.

Je sortais au dernier moment, le ticket souvent réservé sur internet, je commençais à ressentir une connivence entre tous ces gens qui attendent l’ouverture et s’engouffrent seuls dans les salles obscures. Avant d’en faire partie je ne les voyais pas, le septième art c’était une activité familiale, ou de couple. Et là je découvrais qu’on était bien nombreux.

Puis il s’en est mêlé, lui : compagnon de sorties, de verres qui trinquent, devenu compagnon d’abonnement au ciné, devenu plus encore mais ça ne vous regarde pas… C’est avec lui que je choisis les films depuis, je marche avec sa main, nous râlons sur les pubs, restons perplexes devant certaines bandes-annonces, devant d’autres un sourire veut dire “on ira le voir”. Il sait quand je m’endors, quand je sursaute, quand je m’ennuie je le dérange et quand tout se rallume, après s’être fait sortir les derniers, on se recueille en impressions, parfois témoins loquaces, et parfois télépathes.  Et qu’on se bouscule de questions sur la logique du scénario, qu’on critique le doublage quand il n’y a pas eu le choix, et le manque d’initiative de ces personnages. Et qu’on se félicite d’une excellente soirée, encore, ensemble, d’avoir voyagé, défié le temps, osé pousser la porte d’un genre inattendu, d’excellentes soirées…

Oui souvent donc j’oublie de mettre en mots ici mes phrases orales bancales pour leur donner substance et recul d’une journée. J’en suis bien désolée, je me repose sur lui, facile. Ecrire est un exercice différent, plaisant tout autant, autrement, que je souhaiterais poursuivre en pointillés, promis, pour les prochaines sorties.

Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.