Indiscretions et mutineries

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Aller au cinéma seule, ou à deux

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img_7545J’ai commencé à écrire ici quand le cinéma est devenu pour moi une sortie quasi quotidienne, grâce à l’abonnement, mais surtout solitaire. Les salles à 10 minutes à pieds devenant l’annexe-salon de mon studio dans lequel ne trône aucun écran de télévision. Alors j’ai écrit pour fixer, réfléchir, sur les sensations m’accompagnant devant les bande-annonces, pendant les séances, à la sortie quand on retrouve le monde et qu’on croise ceux qui n’ont pas vécu cette expérience-là. Pour formuler mon flou, les émotions, les enthousiasmes, les déceptions.

Je sortais au dernier moment, le ticket souvent réservé sur internet, je commençais à ressentir une connivence entre tous ces gens qui attendent l’ouverture et s’engouffrent seuls dans les salles obscures. Avant d’en faire partie je ne les voyais pas, le septième art c’était une activité familiale, ou de couple. Et là je découvrais qu’on était bien nombreux.

Puis il s’en est mêlé, lui : compagnon de sorties, de verres qui trinquent, devenu compagnon d’abonnement au ciné, devenu plus encore mais ça ne vous regarde pas… C’est avec lui que je choisis les films depuis, je marche avec sa main, nous râlons sur les pubs, restons perplexes devant certaines bandes-annonces, devant d’autres un sourire veut dire “on ira le voir”. Il sait quand je m’endors, quand je sursaute, quand je m’ennuie je le dérange et quand tout se rallume, après s’être fait sortir les derniers, on se recueille en impressions, parfois témoins loquaces, et parfois télépathes.  Et qu’on se bouscule de questions sur la logique du scénario, qu’on critique le doublage quand il n’y a pas eu le choix, et le manque d’initiative de ces personnages. Et qu’on se félicite d’une excellente soirée, encore, ensemble, d’avoir voyagé, défié le temps, osé pousser la porte d’un genre inattendu, d’excellentes soirées…

Oui souvent donc j’oublie de mettre en mots ici mes phrases orales bancales pour leur donner substance et recul d’une journée. J’en suis bien désolée, je me repose sur lui, facile. Ecrire est un exercice différent, plaisant tout autant, autrement, que je souhaiterais poursuivre en pointillés, promis, pour les prochaines sorties.

Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.

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