Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

novembre 23, 2011
par myel
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Belle échappée dans le pas-si-froid

J’ai triché, sans vraiment faire exprès, de graduer les proportions : pour ce retour de plutôt longue escapade, j’ai une heure et dix-huit minutes de train, à taper tout et rien en commençant par maudire la “barre espace” du pc portable, qui s’évertue à ne fonctionner que du coté gauche, alors que j’utilise le droit. J’écris vite, vite, vite, pour l’échauffer, la dresser, la dompter… Voilà, on dirait qu’elle remarche.

Longue escapade… Ou devrais-je dire “mini-tournée du Nord-Pas-de-Calais”… Du bout de la jetée, dans cette ville de brouillard épais, aux après-midi si ensoleillées qu’on s’installe en t-shirt, la baie vitrée ouverte pour s’aérer sans même trembler. Oui je parle de Calais. De l’extrême nord, donc, à la chaleur d’un spa valenciennois, lendemain de soirée mojito-framboise aux échos enfantins. J’ai détourné près de quatre jours avant d’être déposée comme une feuille à Lille.

J’y ai rencontré une princesse à peine débarquée sur Terre, dix jours et déjà de si jolis traits… Précieuse vie, comme précieuses sont les amies, et les discussions brèves mais intenses : aimer la vie, ne pas en perdre une seconde, trouver son équilibre, partager le plaisir, vivre au-dessus des tensions, suivre ses instincts et toujours être femme…

J’aime toujours autant z’et même plus encore, le bruit des bottes sur les pavés, tac tac tac puis elles pourraient s’envoler. En passant par là j’ai craqué sur un nouvel ensemble, bleu nuit et si joli, et si z’à ma taille que je devais l’avoir, contre ma peau… Le diable m’a tentée, je me suis laissée faire, plus que de raison mais. J’ai pris le soutien-gorge, le string, la culotte mais. J’ai laissé le shorty en rayon, pour pouvoir dire “j’ai un peu résisté”.

mer-du-nord

Ici Arras. Ici Arras… Je ne tiens pas en place. C’est l’occasion de bouger, changer de siège, se poser ailleurs. En clair, mes voisins sans aucune gène écoutaient un match de foot, et j’aime mieux pouvoir m’étaler, être certaine que personne ne zieute dans mes notes… Résultat de l’effet Arras, je suis sur un siège tanguant, d’avant en arrière déboité, instable mais au calme. Pourvu que les bras qui ont monté ma valise sans lui laisser le choix, me la rendront sinon, je serai bien embêtée. Dans quels draps, me voilà…

Les histoires de train racontent souvent si peu l’échappée qu’elles achèvent. Elles lui font écho mais ne parlent finalement que du voyage lui-même. Je n’aime pas rendre descomptes contes, je préfère les vivre à l’instant présent. Ou juste distiller quelques pensées, qui finiront filtrées, juste pour ne pas oublier. C’était la mission du Lille-Arras disons. Pour Arras-Paris déballons, le laboratoire s’il veut bien, parait qu’il tient dans toutes les poches, qu’il suffit de souffler un peu, en clignant trois fois trois fois des yeux en l’air. Pour le déployer et pouvoir s’y plonger. Une deux trois… Une deux trois… Une deux trois…

novembre 5, 2011
par myel
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Diantre ! Jamais je n’ai expliqué mon pseudo sur ce blog…

Avant je n’aimais pas le miel, ces derniers temps j’en mets un peu partout. Mais cette douceur sucrée n’a rien à voir avec le petit nom que je prête à ma plume.

Celui-ci m’est tombé dessus en cours de sciences naturelles, au lycée, thème : le système nerveux. La myéline est une substance qui “sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses” et pour faire simple la gaine de myéline “permet d’augmenter la vitesse de propagation de l’influx nerveux le long de ces fibres nerveuses”*.

J’ai frissonné sur le mot, sur l’existence d’une telle matière, sur son effet,  j’ai absorbé le sens et la sonorité.

Sauf que, myéline à mes yeux de l’époque, ressemblait trop à Mylène, la rousse à laquelle je n’avais pas envie d’être associée car j’y étais indifférente. Alors j’ai tranché pour la ou le myel, myel tout court avec accent, tréma ou rien du tout qu’importe. Après des essais de pseudonyme japonisants et instables (aya, rayane anzu, dalya et j’en oublie sûrement… ), j’avais ainsi trouvé une identité virtuelle au goût scientifique et poétique, à la fois cerveau gauche et droit, semi-nerveuse semi-rêveuse. Je ne l’ai plus lâchée… mon blog, sous ses différentes formes z’et adresses, a eu huit ans à la dernière rentrée.

myéline

*je remercie wikipedia pour les citations précises,
pour en savoir plus, lisez ce court article

octobre 28, 2011
par myel
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Expérience en cours

J’ai le laboratoire, pas tous les ingrédients, de l’exercice permanent que je tente. Quelques personnages sur une étagère, la poésie qui s’intercale, et me fait penser en vers, souvent bancals. Paris, la nuit, de la magie…

Protocole informel : démarrer la scène au couchant, laisser travailler les rêves, l’inconscient, plusieurs jours si nécessaire, puis sur la feuille blanche les laisser s’agiter.

J’ai été très surprise de la direction prise par la deuxième expérience. De ne rien savoir à l’avance. Se laisser étonner par ses propres pensées, comme découvrir un soir, ses nouveaux pouvoirs…

octobre 21, 2011
par myel
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Au théâtre hier soir

C’est fait. Je suis une vraie parisienne désormais. Pas juste une touriste de passage parce que. Je n’ai pas d’appartement dans le seizième mais. Nous sommes allés au théâtre hier soir.

Il a fallu qu’on m’y quelque pousse, invite à dire vrai, sinon je n’aurais pas osé. Le théâtre alors évoquait à la fois, en ordre décroissant dans le sens du temps, les affiches du métro, les dames en robe du soir, les leçons de Molière, et les spectacles de marionnettes avec maman qui tenait l’allumette. Et puis en fait non là, ce n’était rien vraiment de tout ça.

Nous étions à l’Oeuvre, rue de Clichy, Entre deux ils. Arrivés en avance, le petit hall charmant, semble d’une autre époque. La salle n’est pas beaucoup plus grande, je découvre, qu’au théâtre il y a des ouvreuses -certains pourront dire “comme avant”, mais les moins de vingt-cinq s’installent depuis toujours comme bon leur semble au cinéma. Ici, vas donc trouver ton siège sans plan, sans indice… Je découvre aussi trop tard, en voyant les autres s’asseoir, qu’on aurait dû remercier plus tintamment cette jeune femme. Je pense alors, qu’on devrait éditer des manuels pratiques de toutes les pratiques de toutes les sociétés, pour connaître les codes de chaque situation, compléter son éducation, s’adapter en tous lieux, se fondre comme des habitués. Que nous n’étions pas, ça se voit.

La pièce démarre. Nous sommes chez un couple qui, sans en avoir l’air, est au bord de l’explosion. Elle, surtout. Le théâtre alors, c’est, comme entrer chez les gens, la porte restée ouverte, comme écouter les conversations dans le métro, regarder derrière le rideau… Voir des personnages évoluer sans les regarder devant un parterre d’yeux affutés. Le théâtre, c’est impudique à souhait. Je ne dis pas ça comme constat négatif mais sensation dérangée qu’il m’a suggérée. Pourquoi irais-je donc me mêler de l’histoire de ce couple bientôt trio ? Si j’étais cliente de cette librairie, assistant à ces scènes, ne serais-je pas sortie ?

Mais il s’agit d’un récit, d’une représentation, ce qui se passe est écrit et comme dans tout écrit, même parlé, même chanté, j’attends d’être étonnée, avec les étoiles et les montagnes russes. Ce récit-là était à mes yeux comme les Pancol, une belle histoire de gens presque ordinaires. J’ai été accrochée parfois, saisie, déçue, énervée, curieuse de tout comprendre.

 entre-deux-ils-image

Puis le faux rideau est tombé, j’étais dessous, dedans, je venais d’apprécier la fin. Mais pas la suite : les saluts, les trottinements enjoués, allers-retours et les applaudissements bien réglés. J’ai vu ça surfait et poli. Et c’est comme je n’aime pas, le bêtisier à la fin d’un film. J’aime pouvoir sortir d’une histoire à mon rythme, apprécier le générique qui défile sans me lever, ne pas rallumer la lumière, ne pas, entendre sonner le réveil… Là le tombé de costume, c’est un peu brutal.

A la sortie, j’étais partagée. Sans avis global sur cette expérience, tout étant dans les détails. J’ai aimé le petit escalier pas la voix de l’actrice, les fauteuils d’orchestre mais pas entendre iphone au début du texte, le lieu mais pas vraiment la pièce… Peut-être aurais-je aimé la lire, peut-être que je n’aime pas le jeu et les intonations choisies, peut-être qu’on reviendra, ailleurs, voir autre chose, et que ce sera tout différemment. Peut-être comme la musique, la lecture, l’imagerie, je peux tout apprécier mais n’aimer que ce qui frappe mon imaginaire, et que c’est rare. A voir.

Avec une petite journée de recul, je repense à cette remarque d’un ancien intervenant à l’université, je me demande même s’il ne s’agissait justement pas d’un responsable de théâtre… Je n’ai plus ses mots mais l’idée simple était : ce genre de sorties, les concerts, le cinéma, les pièces aussi alors, c’est comme faire l’amour… La courbe du “j’en veux encore” est très forte dans les jours qui suivent, puis on oublie lentement, jusqu’à ce que réapparaisse un manque profond. Peu importe la pièce d’hier, je suis en phase de désir, j’imagine ce que serait de voir “les classiques”, j’envie de visiter les autres théâtres, du sol au plafond, comment sont les tentures, et les allées, et les balcons ? Même à 10€ pour les jeunes je ne suis pas sûre de craquer, parce qu’il faut se réserver la soirée, prendre le rer, le métro, affronter le froid, rentrer… mais j’y pense, j’y pense.

En bonus j’ai pu découvrir, et je partage avec plaisir, cette courte vidéo sur les coulisses, du lieu et du décor, et des gens qui l’animent. On n’y dévoile pas l’histoire… Et si l’envie vous prend (n’ayez pas peur, franchement), la pièce se joue jusqu’en décembretoutes les informations ici.

octobre 18, 2011
par myel
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Je te parie que… Lille est belle vue de là-haut

Aller. Brownie et bulles embarqués, j’invite, à se joindre à mon saut quiconque aura des ailes naturelles interminablement longues pour amortir la descente et nous faire profiter de l’air, de l’air, de l’air… La soirée d’hier fut étonnamment claire, j’ai pas plus dormi pour autant, l’écriture en mode ivre de sommeil étant la plus douce je m’exerce à fermer les yeux dans ce train et continuer à taper sans rien regarder. Peut-être mes voisins trouvent cet air étrange, et mon petit sourire en coin qui ne voit rien venir. La tête perpendiculaire, tournée vers les entrepôts abandotagués ou… je préfère autant les yeux fermés. J’ai de la chance, le ciel est clair, comme un certain octobre 2008 à Poitiers quand j’ai déjà sauté, mais d’un pont, c’était le 11 je crois, on n’est pas loin de ça mais dans le nord, le froid, est plus présent. Combien fait-il à quatre mille ? Mètres de haut, mètres de si haut. Dans un short-message j’écris “Bondues”, là où on saute avec les filles, mon clavier automatique comprend “comètes”, non j’écris pas comètes… Ces pierres extra-terrestres occupent l’espace de mon imaginaire dans des proportions inquiétantes ce jour. Signe de rien, question de vocabulaire, de vœux à saisir et de vol. On en revient toujours au vol. Et de trajectoires qui se croisent ou se mêlent, en parlant d’astéroïdes c’est dangereux mais c’est ainsi, à base d’accidents, qu’on crée les étincelles les plus vives.

parachute

Retour. La petite voix dans mes oreilles a chantonné toute la journée, retourne toi, retourne toi, j’ai rien compris j’ai jeté un œil derrière moi il n’y avait jamais personne pour le rattraper. Tout est sans doute une question d’y croire… On a tous des super-pouvoirs et si je pense fort treize heures trente, il se peut que ça marche ou presque, la recette n’est pas encore au point mais on s’approche, s’approche.

Le gamin ne se lassait pas, j’ai fini par me lever au départ et m’asseoir à la même place mais opposée, autre bout de la rame. Jouer aux voitures dans un train, c’est d’une mauvaise éducation…

Ce fut un week-end de rires. Pas toujours francs et sourires. Quand mes yeux se sont rouverts peu avant huit heures ce matin au doux chant d’un oiseau à la fenêtre j’ai ri, et me suis promis de changer de réveil en rentrant. Quand je me suis mordue les doigts parce que le destin me riait au nez j’ai ri, et je m’en suis mordue les doigts. Il y en a eu d’autres et j’aurais dû noter. J’ai encore trop écrit en errant dans Lille sans musique mais rien avec les mains, tout dans la tête, linotte, brancale, j’ai oublié les jolies phrases bien construites et puis j’ai pris le train.

La ville était vide à mes yeux mais envahie de touristes voisins, de jeunes touristes voisins, qui poussent des cris de bêtes dans la cathédrale de la Treille pour ma première visite. Une fois les animaux sortis la vue était magnifique. J’aurais pu, m’agenouiller devant l’orgue, mais un peu de tenue… En revenant vers la gare par les arbres pas tous taillés au carré de la République (ce n’est pas sur la route mais les détours… tu sais quand on a tout le temps…), j’ai pensé, qu’ouvrir les yeux n’est pas vraiment une question de voir les détails, observer les recoins, s’imprégner des couleurs et des formes, mais de voir la vie en toute chose, la puissance en chacun. J’ai pensé, flamboyant. Pour chacun.

L’envol. Parce qu’il faut en parler… J’ai du mal à trouver les mots, tellement, l’expérience est différente de tout ce qu’on connait… C’était une manière de, confier sa vie à presque n’importe qui, s’y accrocher et hop. Par la porte tomber de l’avion et voler. C’est si simple de se sentir libre quand on est accroché mais sans attaches… Les yeux dans le vide, la tête qui se vide, cheveux emmêlés en-bataille pour le reste de la soirée… L’essentiel n’est pas d’atterrir mais de vivre la chute et de respirer…

Après coup je précise, j’ai écrit dans le train parce qu’impossible de… résister, mais vite le sommeil m’a rattrapée.

octobre 14, 2011
par myel
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Fall

Je fais des rêves d’avions, de voyage, de Paris-New-York à la nage après naufrage, de bras puissants qui me soulèvent du sol si facilement, de poudre magique à la Peter Pan… Je ne peux pas le nier : j’angoisse.

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J’impatientais fin septembre au début, puis la date s’est fixée mi-octobre pour ne plus s’en décrocher, de toute façon c’est l’automne, c’est la chute, c’est ainsi j’y échapperai pas.

J’ai peur, et que l’inconnu dans mon dos soit mal accroché, et de me retrouver dans le vide sans amortichute, et sans paravent, et sans ailes poussant soudainement, et m’écrasant majestueusement…

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Ce week-end sera fou z’ou ne sera pas. Samedi soir’excentrique, la nuit condensée dans une heure de train, dimanche la tête en l’air, les pieds j’espère, se poseront doucement à terre, soirée improvisée, à mes souhaits. Lundi repos. Qui a dit lundi repos ? On ne sait jamais. Ah j’oubliais, encore une heure de train pour dormirr, écrirre et ssouffler..

Je mentirais de dire que j’ai pas peur, et j’ai pas peur de dire que j’ai rarement menti : j’ai peur.