Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

mars 26, 2013
par myel
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Brouillon de mars dernier #3 L’autre réalité, après

J’ai besoin de silence. D’isolement. D’échapper non pas à la réalité mais à ce qui la crache à mes -yeux- oreilles.

J’ai besoin d’un cocon. D’un lieu nouveau, blanc, vide avec tout à créer.

Je désire le construire à l’image de mes rêves. Pour leur prouver qu’il leur est possible d’exister.

J’y mettrai des images aux murs, des meubles convertibles, un piano numérique, des étrangetés chinées, une barre de pole dance et une jolie cuisine ouverte.

J’installerai près des grandes fenêtres, une belle bibliothèque, et deux fauteuils pour s’évader ; là dans le coin il y aura mon bureau-atelier pour travailler.

J’aurai des plantes et des fleurs toute l’année, comme êtres vivants de compagnie.

J’y bâtirai aussi une maison miniature, parce que j’aime ce qui est petit, c’est plus rassurant.

Je n’aurai jamais fini de m’y installer, rien ne sera définitivement posé ; je changerai les objets de place et de sens en fonction des jours, des saisons…

J’y recevrai avec plaisir, la réalité qui frappera timidement à la porte, et les amis qui pourront même dormir sur place.

– 15 / 03 / 2012 –

Cela me peur-panique de voir que ces brouillons réflexifs et semi-fictifs datent d’il y a plus d’un an, qu’il ressemblent tellement à la surface de l’an 2012, cet horizon figé de patin qui m’entourne en rond. Fallait les publier, maintenant, pour m’en débarrasser, mieux avancer.

mars 25, 2013
par myel
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Brouillon de mars dernier #2 L’impasse au bord de la falaise

Ce n’est pas un sentiment nouveau. Celui du bord de la falaise. Le besoin terrassant de s’y asseoir et de faire le point. J’ai presque envie de dire “au sens propre” car j’imagine parfaitement la scène, légèrement vêtue de noir, les jambes en tailleur la tête dans les mains sous un soleil figeant-fondant, dessinant un point sur un paysage de sierra assoiffé malgré les canyons qui déferlent dans ses interstices.

Ça c’était pour l’image. Dans la vraie vie j’ai le vertige, la peur non pas vraiment du vide en bas mais de ce dont je pourrais accoucher en le faisant, le vide, à l’intérieur. Alors dès que j’essaie je freine en route, je trace quelques interrogations mais je les reprends, mon cours, mon lit, ma comfort zone. Je raisonne raisonnablement, arguant que je ne suis pas à plaindre, m’apaisant à coup de sourires et de journées s’échappant dans les livres. Sauf que ma liberté continue à souffrir d’angoisses.

Je n’arrive pas à en venir à bout. De ce cheminement de pensées qui mène au bord du vide. Je n’arrive pas à sauter de peur d’abîmer, non pas mon corps mais tout ce qui m’entoure. Ce que j’aime. Ceux que j’aime. Je n’arrive pas non plus à tuer ce désir d’envol, cette évidence de gamine égoïste.

Alors je vis en pause. Sans me l’avouer j’attends qu’on me pousse. Certains l’ont fait sans le vouloir savoir, de leurs mots, de leur présence ; des effleurements qui m’ont amenée où j’en suis. Dans une belle impasse…

– 14/03 / 2012 –

Cela me peur-panique de voir que ces brouillons réflexifs et semi-fictifs datent d’il y a plus d’un an, qu’il ressemblent tellement à la surface de l’an 2012, cet horizon figé de patin qui m’entourne en rond. Fallait les publier, maintenant, pour m’en débarrasser, mieux avancer.

mars 24, 2013
par myel
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Brouillon de mars dernier #1 Où commence et finit la fin

On a beau sentir les brisures, les moments douloureux parfumés de “rien ne sera jamais plus pareil”, on oublie le premier. Le début de la fin. J’ai dû le sentir sur l’instant, très certainement vite oublié, parce qu’au début c’est facile de raccommoder, et même de bâtir des projets plus grands, plus solides, plus forts pour le devenir nous-mêmes.

On ne sent la tour trembler que lorsqu’elle oscille, façon Jenga. En retenant son souffle, elle se stabilise, on se dit qu’on a eu chaud, on n’imagine pas le courage qu’il aurait fallu pour tout reconstruire…

On hésite ensuite à y rajouter des briques, façon Jenga toujours, pour ne pas prendre plus de risques. Est-ce là en fait, le réel début de la fin ? Quand on n’ose plus toucher aux fondations de peur de tout remettre en cause ? Quand on patine, écrase, terrasse… Quand on n’imagine pas le courage qu’il faudra pour édifier un autre étage ?

Tout est question de sentiments. Et de certitudes. L’amour en partie de Jenga ça peut mal se finir, à se regarder dans le blanc des yeux sans plus savoir à qui le tour. A ressentir la trouille que le prochain fasse tout tomber, que le prochain ce soit en fait le mien. Que je ne sache plus si la peur la plus grande serait celle de basculer, de cogner du coude dans la table et patatratatra. Ou de réussir à poser cette foutue brique de plus. Que je ne sache plus d’où viendrait le plus grand soulagement.

Tout est question de sentiments. Et de certitudes.
Tout est question de doutes. Et de volonté.
Tout est question d’angoisses. Et de liberté.

Pourquoi n’est-il pas si facile de discerner, l’instant précis où nous attend la fin ?

– 09/03/2012 –

Cela me peur-panique de voir que ces brouillons réflexifs et semi-fictifs datent d’il y a plus d’un an, qu’il ressemblent tellement à la surface de l’an 2012, cet horizon figé de patin qui m’entourne en rond. Fallait les publier, maintenant, pour m’en débarrasser, mieux avancer.

James Franco

mars 23, 2013
par myel
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J’ai vu deux films avec… James Franco

… deux ambiances, deux visages, deux impacts on ne peut plus opposés !

spring_breakersEn premier, Springbreakers, parce qu’une amie m’avait dit : “Tant que ce film est à l’affiche, je n’irai pas en voir un autre”.  C’est radical. Faut dire qu’on n’en ressort pas neutre, même si je ne saurais pas décider, si oui ou non, j’ai apprécié. Le film n’est pas fait pour qu’on l’aime, qu’on passe un bon moment : il dépeint la jeunesse en perte de repères, qui tombe dans la violence sur un coup de folie, tourbillonne jusqu’à ne plus pouvoir s’en retourner.

Le contraste des gamines en maillot flashy tenant des armes à feu, fait du froid dans le dos.

Derrière l’affiche et quelques images façon teen movie c’est trop la fête sous le soleil californien, on bascule très rapidement dans la drogue, les gangs, un climat qui met mal à l’aise, qui interroge sur les limites, l’inconscience. A quel moment j’aurais repris le bus ? Est-ce qu’une fois dans la spirale j’aurais été jusqu’au bout ? Dans mon cas c’est facile j’aurais filé vite fait, en pleurant comme la jolie brune, mais vous ?

le_monde_fantastique_d_ozQuelques jours plus tard, un univers absolument différent, tout en magie, sorcières, paysages oniriques, le même James Franco dans le rôle titre du Monde Fantastique d’Oz. J’ai déjà dit que j’étais inculte en acteurs, donc je n’ai même pas une seconde fait le lien, c’est en ajoutant les deux films sur SensCritique que le nom a tilté. Enfin même les plus aguerris doivent reconnaître qu’entre Alien et Oz, il est presque méconnaissable.

J’aurai du mal à parler de ce second film, après m’être remémoré Spring breakers, après être allé voir Au bout du conte au milieu de l’écriture de cet article… Ajoutons à ça le fait de l’avoir vu en VF, en 2D, sans connaître l’histoire originale qui si j’ai bien compris se déroule ensuite, ce film-ci contant l’arrivée du magicien dans le pays d’Oz. S’il reste à l’affiche assez longtemps, j’espère pouvoir lire Le magicien d’Oz, et redécouvrir cette préquelle (et les grands yeux de Mila Kunis) en VO 3D juste après…

Le retour du magicien donc, peut-être pour bientôt. Par contre Spring Breakers une fois m’aura suffit : j’entends encore le bruit du chargeur d’arme et des murmures “spring break” rythmant le film, brrrr.


james_franco

Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.

Amour et Turbulences

mars 12, 2013
par myel
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Amour et Turbulences {avant-première}

Généralement j’évite les avant-premières. Je préfère les salles calmes de fin de soirée, le hall tranquille… Mon intérêt pour les acteurs ayant le niveau qui ne peut que croître, je n’ai que faire d’applaudir leur présence, d’écouter trois blagues en attendant le vrai début de la séance. Voilà pour le quart d’heure aigri.

Hier soir c’était différent, j’étais invitée avec le droit d’avoir en plus un invité, même non-abonné gratuitement. Après une après-midi Ikea, un sandwich sur le pouce, j’ai emmené maman à deux pas de chez moi pour voir, pas de suspens le titre spoile tout mon récit : Amour et turbulences.

amour-et-turbulencesSynopsis via SensCritique.com : Antoine revient en France pour passer un entretien d’embauche. Il se retrouve dans l’avion assis juste à côté de Julie, son ex petite amie. Il se sont séparés il y a quelques années et ils ne se sont jamais revus depuis. Julie lui en veut toujours à mort. Pourtant, assis l’un à côté de l’autre pendant 7 heures de voyage, ils vont bien être obligés de se reparler…

Généralement j’évite les comédies romantiques. Ce n’est pas le film du siècle donc je n’ai pas un grand avis dessus, mais j’ai passé un bon moment ! L’histoire se découvre entre les sièges de l’avion et des flashes-back de l’histoire passée d’Antoine et Julie, c’est dynamique, efficace, assez drôle. On se laisse séduire malgré tout par ce foutu beau parleur, le personnage féminin étant un peu moins séduisant : elle agrafe du papier pour faire des sculptures c’est tout ce qu’on sait, son caractère ? très peu. Les quelques secondaires, de l’avion comme de la vie terrestre, ajoutent une touche d’humour à l’histoire romantique, assez banale en soi.

Bref la salle était pleine, Ludivine Sagnier souffrante, Nicolas Bedos agaçant, le réalisateur dans l’ombre. Bon je n’aime pas non plus les journalistes, à cause de l’intonation “sympa” dans leur voix pendant les interviews, ça doit être un truc appris à l’école. Mais le film était agréable, si vous êtes fleur bleue et coeur d’artichaut comme moi, et que vous ne vous attendez pas à un voyage extraordinaire, ça devrait être une bonne petite soirée.

Sortie le 3 avril 2013. Bande annonce :

Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.

mars 8, 2013
par myel
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Un peu moins vite, un peu plus fort

C’est la fin des fêtes de famille : tout le monde s’embrasse au bord du chemin, remonte en voiture et reprend la route. Il manque une place on ne sait plus comment, tout le monde est venu ; j’attends sur le bas-côté que mon grand-père et un oncle ramènent les premiers puis reviennent me chercher.

Je commence à trembler dès qu’ils réapparaissent, l’Espace troqué contre une moto pour l’un, l’autre un scooter trois roues. Obligée de choisir je monte derrière celui qui parait le plus stable, et m’accroche.

Il démarre, accélère, je sais que ce n’est pas celui de mes oncles le plus prudent, il fonce maintenant. Me reviennent des images de l’Accident. L’assurance de ma soeur, les premiers décollages, les bosses, les rires. Sous le soleil des vacances le bond de travers, le scooter qui s’écrase et nous glisse sur les jambes, à gauche. La reprise de conscience, se relever, écorchées des bras des cuisses de la bouche. Une bouteille d’eau pour seule pharmacie, rien de cassé, faut reprendre la route et rentrer courbées sans trop rien montrer. L’image la plus frappante est le sol qui s’approche avec le mauvais angle, elle remonte parfois comme là pendant mes cauchemars.

Et je m’accroche, il accélère, je tiens les poignées passager sentant que si je lâche c’est fini je pars en arrière nous arrivons sur l’autoroute. Il accélère, mes mains moites glissent, il slalome entre les files et je lui hurle de ralentir. Je tremble, revient l’image de l’accident, la sensation de vulnérabilité de ces engins sans habitacle, je tremble. Il finit par comprendre que mes angoisses, c’est du sérieux, qu’on ne se marre pas avec la vitesse, peu importe le nombre de roues. Peu importe la route, quand je n’ai pas confiance je tremble.

J’éveille en sueur, sursaut, tremblante, n’osant bouger ni pour consulter l’heure, ni pour me lever tant il faut du temps pour me calmer. Je respire lentement, m’apaise, retrouve le sommeil pour plus de douceur.

Une jolie brune dans un aéroport, seule, parcourt les halls. Une vieille dame en voix off tente de la rassurer : “tu n’es pas grosse, tu es belle comme tout mais crois moi”. La jeune fille n’a pas de confiance, en elle, en l’autre, elle se perd dans ce lieu de transit mais désert. Je la cueille, tombons amoureuses ; elle me sourit quand je lui dis qu’elle resplendit. Elle résiste quand la vieille veut l’emmener au Viet Nam, pour travailler… Restons ensemble. Dans cet aéroport où l’on peut frôler les avions depuis des tours de guet, grimpées en courant comme des enfants, remontant les toboggans à l’envers… Rêvons ensemble.