Tous les brouillons sont morts ou déterrés. J’ai même ajouté quelques paragraphes à des récits d’automne, histoire de les sortir et de n’avoir, pour écrire plus que des pages blanches.
Faire place blanche, se désencombrer, vouloir éplucher tant de mots tous neufs. Rien ne traîne. Sur l’écran-ordinateur de l’ordinateur tout aussi neuf, il ne reste qu’à s’exposer.
J’ai branché cet après-midi bamboo, mon amie la tablette graphique et j’ai soupiré : rien ne m’est plus naturel que les mots, rien ne coule aussi bien, aucun trait ne prend sens aussi librement qu’une vague de mots. Me manque la musique, et la place pour la développer : petit coin studio dans le bureau la semaine prochaine ?
En vrai, il reste des cartons, des restes d’adolescence en tissu, d’enfance en porcelaine et des chatons de plâtre… Encore faire de la place. Trouver la place de faire de la place. Trouver le temps de faire la place de faire place blanche alors que l’appel de la page nue résonne tellement plus fort.
Avant d’être sourde trouver, tout ce qu’aujourd’hui peut écrire. Et ne pas le laisser traîner. Brailler. Se brouillonner.
Publier même des embryons.