Indiscretions et mutineries

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La demi-teinte

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Il est des jours ainsi, qu’on appréhende en prenant sa respiration, pensant ne pas avoir sur le moment le temps, ou l’idée, de l’inné. L’instinct d’en profiter.

En fait on se berce d’illusions.

J’avais rêvé d’un resto-retrouvailles au coeur de Paris comme une bande de touristes, un truc d’amis sans prise de tête, à cinq ou six avant de prendre le train. Et puis non le noeud principal de ce programme a fait la morte. Littéralement (= par absence de mots). Ça valait aucune peine sans elle ; vaut-elle d’en avoir de la peine, après ce coup ?

En fait les gens, ça va et vient ? Les rapports simples c’est aussi d’illusions ?

Et puis j’ai pris le train, encore, c’est décembre vous êtes prévenu. Mais sans écrire,juste enrobée de la lumière dorée si douce qui se décline à cette période autour de l’horaire du goûter. Sans voisin mais place treize encore ! Je pense un peu au fait-exprès du guichetier…

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A Lille il faisait doux (avant de se mettre à pleuvoir, le soir). Avant qu’après un bol de riz, et un itinéraire bien rattrapé tombant pile poil dans la rue du concert, je ne réalise que dans le changement de sac s’étaient inversées, la place pour le jour même et celle de la semaine dernière. La soirée m’est revenue, chère.

Et ma tête de linotte aussi, ça va et vient ? Mettre un sac dans un sac, ça donne pas l’illusion d’être une fille bien organisée, mais c’est plus efficace. Quoi d’autre ai-je donc pu oublier ?

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Mais elle fut bonne, si si, la soirée avec le recul depuis mon lit, c’est ce qu’une petite voix me dit. Pourtant le live électrique sur des sièges m’a quelque peu, frustrée. En écho à Bruay il y a un an, à un jour près.

Les concerts de Rodrigue je ne les compte plus, j’en ai testé presque toutes les options (pas toutes, pas toutes), et le meilleur souvenir en version électrique, ça restel’Aéronef. Question ambiance là j’insinue. Les puristes diront que c’était pas la configuration électrique pure. On s’en fout c’était fou. Pourquoi ? La salle était debout, serrée, chaude, sans complexes. Prête à se jeter dans la gueule d’un loup musical affamé. La salle était vivante (oui les loups mangent le public cru). C’était une vraie parenthèse, hors du monde, hors du temps.

Ce soir j’étais accompagnée d’amis plus sages que ma princesse, mais c’est comme si la salle entière, une fois posée sur des sièges rouges moelleux, s’était vue greffer des amis sages… Voyez ? Comme si on était au ciné. La scène en écran haut devant, et juste nos yeux grands ouverts. Ah et ça claque des mains. Sauf que le corps entier. Sauf que l’inné dont je parle au début, j’ai eu le temps de le ronger, d’écraser le désir de me lever sans réfléchir et de sauter sur Clémentine. Le pire c’est que je suis persuadée (une autre illusion ?), que 70% des gens présents pensaient de même mais personne ne l’a fait. J’ai maudit le confort jusqu’à L’Indien, quand ça s’est détendu.

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Mais elle fut bonne, si si, la soirée avec le recul depuis mon lit, c’est ce qu’une petite voix me dit. Quatre nouveaux titres, normal que ça hésite. J’ai été demi-accrochée par la moitié, l’ensemble est à réécouter… Oui… Au deuxième passage en rentrant ils sont déjà plus efficaces… Musicalement surtout !

En dehors des nouveautés, quelques beaux moments : le rappel presqu’manqué, les jolis invités, le quatre-mains claquant de la Lady Flapper, la guitare du Château des Sélénites qui va toujours droit dans le ventre, la thérapie de groupe très très appropriée et la pyrotechnie qu’on va finir par croire elle aussi faite-exprès quand le Mi-ange ne s’allume toujours pas (jamais vu fonctionner !) alors que le Mi-démon assure sans fauter.

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J’ai oublié de la poser, cette question technique et psychologique, parmi les échanges de l’après. Discussions abondant la demi-teinte, des deux cotés. C’était pas Le meilleur, mais c’était “à vivre”. Des rires en robes rouges, présentations enjouées, joyeux noël d’avance…

En papotant légèrement on s’est parlé des illusions. En attendons-nous trop ? A force de s’y cogner ne voit-on pas les failles ? Comme si on grandissait à côté de ceux dont le but est de nous faire rêver ?

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La nuit n’était pas achevée. A l’inverse de la batterie de mon téléphone qui refait des caprices. L’envie d’un verre, d’un endroit tamisé, charmant. S’est terminée sympathiquement mais à la limonade nature, les mojitos à l’eau, dans un lieu bien trop blanc, et mal cadré. Qu’importe j’y étais bien accompagnée (les amis lisent, coucou). Et même pas besoin de me faire raccompagner, j’ai su rentrer comme une grand’ fille sans paniquer, tout comme samedi dernier.

Cette chronique bien trop longue d’une journée pas si longue vous a été servie par mon esprit en pleine schizophrénie (mais non pas du tout). On pourrait s’amuser à surligner avec deux feutres les extrêmes exprimés. Tout est dit sur le vif, avec un mal de crâne dû à l’abus de solutions gazeuses z’et sucrées. Et un mal d’oreille, gauche seulement. On verra bien demain, si j’ai dit des bêtises, une fois les couleurs reposées… vue la longueur de la nuit (ironie) ce ne sera pas sec, on pourra toujours rectifier (ah non pas ça, jamais!).

Les photos sont choisies dans l’album d’un passionné plus pro que moi (après le film sur les genoux, sur le sac ou les bras croisés, j’ai inauguré le sein droit comme repose appareil, j’imagine même pas la cata, donc toujours s’en remettre aux pros) et par chance tout aussi insomniaque après les concerts. Ce qui nous donne en combiné mots + images une réactivité à toute épreuve, dingue ! Donc là c’est choisi pour coller au texte, mais l’album entier regorge de plus belle(s) encore.

Il est des jours ainsi, qui se terminent en demi-teinte à six heures du matin. Des jours qui griffent sur le tableau, les portraits, qui se referment en interrogation.

Leur force est de laisser la place, leur chance, le champ libre aux rêves de demain.

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