L’an dernier j’avais fêté la musique avec quatre jours d’avance ; le décalage se réduit avec l’âge, je suis sortie la veille de la date officielle. C’est la peur de l’orage du lendemain, couplée à un statut facebook qui m’ont poussée dehors, pour une soirée improvisée au Réservoir.
On n’m’avait pas prévenue, que le Réservoir c’était pas les Trois Baudets. Qu’ici quand on annonce 20h c’est 21h10 alors j’ai pris des notes, des pages de notes dans mon carnet, puis j’ai erré dans le quartier, mangé un bout (les six makis en face au prix du jus d’orange dedans…), repris des notes sur un coin de table à la lueur d’une bougie (lieu commun qu’on ne fréquente pourtant pas communément), observé le public arrivant seul, en groupe, pour boire ou pour manger, pour quelques uns pour écouter…
Oui j’ai l’air de râler, ça vaut un saut de ligne comme une saute d’humeur. J’aime à raconter les endroits qui m’ont charmée, où je voudrais me faire souris pour y rester, là j’ai pas accroché. Il y avait pourtant bien des fauteuils rouges, et d’autres de velours, même les deux à la fois. La salle a bien son charme mais chargé, d’un je-ne-sais-quoi qui m’empêcha de chavirer. Peut-être aussi que le public peu attentif et bruyant m’a un peu déroutée…
Pourtant c’était une agréable soirée (encore un saut de ligne et un changement d’humeur). J’ai retrouvé Jeanne Plante, sans avoir beaucoup écouté ses titres depuis avril dernier je les ai trouvé familiers, presque à les fredonner, gardant certains refrains en tête pour la soirée, et même la journée qui suivait. En posant l’appareil-photo sur la table pour filmer malgré les serveurs, les bruits de couverts et les discussions voisines entre quatre bières j’ai pensé : autant faire un concert dans un resto universitaire, puis j’ai souri à cette idée puisque certains l’ont fait.
Pour être courte et gentille, je vais dire que le deuxième groupe n’était pas à mon goût. Même que mes voisins sur le siège de droite étaient d’accord très fort.
Après (recherche du nom quand même) Bruno Gugliemi, nous étions donc au moins trois à attendre d’Alienor une bonne fin de soirée. C’était plutôt facile, et plutôt agréable, énergique, visuel, sans énorme coup de cœur mais je les réécouterai bien volontiers…
Des tonnes de notes encore sur compagnon-carnet, sur les quais du métro dont notamment l’idée, d’animer les attentes avec un sac de boxe, des affiches de yoga, un piano* ou des petits livres en libre accès, voire un animateur de débats de comptoir à poursuivre sur la route avec ses désormais voisins de barre. J’ai arrêté d’écrire et de fredonner quand trois personnes sont montées formant un groupe guitare / voix / sac-en-cuir improvisé puis j’ai fermé les yeux bercée par la musique, de fête, jusqu’au dernier arrêt.
Les vidéos reflètent mon vote de soutien à bulletin pas secret :
Les concerts en entrée libre du Festival Génération Réservoir se poursuivent tout l’été, retrouvez toutes les dates par ici.
* Les phénomènes d’inconscient collectif me réjouissent. Comme avec ce projet en cours à Paris, “Street Pianos” : 40 pianos en liberté jusqu’au 8 juillet. Ça exalte mes envies ravivées depuis quelques temps de faire à nouveau valser mes dix doigts. Mais en secret. Le temps de reprendre la main. Ça exalte surtout mes rêves d’instants magiques inopinés, au coin d’un parc ensoleillé…