Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

Rodrigue au Théâtre de Denain

Une faille dans l’espace-temps-réalité

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En introduction il y a, mes talons presque plats mais bruyants qui claquent claquent les pavés de cette ville nouvelle. Denain, valait bien ce soir le détour proposé par Rodrigue, de Paris-Lille vers l’Entre-Mondes. En introduction il y a, ma fin d’après-midi riche en solutions praticotechnologiques, mais ennuyante à souhait pour qui n’y a pas d’intérêt. Ellipse.

Ce théâtre est un lieu magique. A peine entrée, le regard attiré de tous côtés, j’eus envie d’y installer un nid pour m’y oublier… Un fauteuil rouge et moelleux, enrobé de la douce voix d’Émilie fera bon office de repaire. L’attente avait déjà le goût du live : à déguster avec les yeux et les oreilles, à ressentir profondément, tout en murmurant les paroles “and lose my heart on the burning sands, now I wanna be your dog, now…”

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Le big show fut délicieux, différent de l’Aéronef par les effets du lieu, mais terriblement… oui mes épithètes sont culinaires… savoureux. J’ai voyagé, songé, ri et souri, oscillé, tremblé, sautillé comme une puce malgré le sol bancal, et me serais même laissée égarer, submerger, par les vibrations insistantes créant des attractions, de la scène au public, du public à la scène. J’étais enchantée de retrouver les décors et les comédiens, musiciens, artistes multigéniaux devrait-on dire : non mais où trouve-t-on un pianiste-chef-d’orchestre-arrangeur-je-ne-sais-quoi-encore à part dans l’Entre-Mondes ? Clémentine est toujours aussi démente, dansante, pétillante… L’indien nous achève en fumée brûlante… Je n’oublie pas les autres mais d’en faire la liste… Et bien que je préférais l’ancienne Miss Lady Flapper, je choisis toujours l’Ange (et ses cheveux de feu) plutôt que le Démon.

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Le concert terminé j’avais pris pour nid le théâtre entier. J’ai apprécié les instants flottants à juste “être là”, photographier la salle alors qu’elle se vidait, saisir dans le hall des discussions enflammées sur l’expérience fraîchement partagée, être là, c’est parfaitement ça. Dans mon habit de souris ( une vraie timide, si si) j’étais ravie de ce temps libre, où les ressentis s’expriment en deux mots deux sourires. De ce temps que j’aurais voulu figer, pour ne plus quitter ce doux cocon à l’italienne, mais qui fila bien vite. En un clin d’oeil j’y étais presque seule et presqu’enfermée, le nid devenu piège ! J’ai dû m’en échapper comme une vraie souris, maladroite et indiscrète mais z’il fallait bien en sortir.

Je n’leur ai pas tout dit. A ces artistes fous. Car je sais tellement le plaisir, à poser mille mots par ici et par là en rentrant. Car à l’oral je suis si malhabile. Je n’leur ai pas tout dit mais je le dis à tous, ce fut une soirée fascinante.

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En conclusion il y a eu mes talons presque plats mais bruyants qui résonnaient sacrément fort dans les rues de Denain. Les gens d’ici qui disent “Bonjour Madame” à une heure du matin, ou “Bonsoir Madame, vous sortez ?” Non non, je rentre,… enfin je suis encore ailleurs, entre deux mondes, près de cet espace où s’agitent et se vivent les rêves…