Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

juin 19, 2011
par myel
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La faute d’un billet de train

J’ai une heure pour déclencher une crise. De mots parce qu’à l’intérieur ça bout, c’est noué, comme souvent dans le train, à grande vitesse je manque d’une bouée pour me rattacher. Une heure en mode automatique, ce n’est pas le moment de réfléchir. Sans doute mon dernier train liberté, je tente comme tu dis de tout imprimer mais tout m’échappe. Le temps est à l’orage, les éoliennes se débattent mais la pluie n’a pas le temps de toucher la vitre. Cette heure file bien trop vite.

Je repense à, des êtres puissants, des êtres puissants, je veux bien y croire mais je me sens souris, brebis, être fragile au fonctionnement complexe et contradictoire, cruche fleur et eau douce à la fois.

Je repense à, l’écriture automatique, prendre la liberté de ne pas donner de sens, celle de se relire dans deux jours deux mois trois ans. Liberté de ne rien avoir à justifier, voici mes mots prends les en passant, soit dit en passant. Imagés barrés encadrés tant pis pour le destin je ne répond plus de rien.

Je repense à cet article sur l’imposture, étudiante et professionnelle, et à ses mots, tu ne crois pas qu’à la fin c’est toi qui t’es faite avoir ? Ses mots à elle en rentrant et une autre heure pour y penser et répondre, merci pour le point d’interrogation.

Une demi-heure passée, billets contrôlés en pseudo règle (ça fait partie de l’imposture), dans la liste des choses que j’aime j’ajoute pour ne pas oublier : croiser un thalys la tête sur la fenêtre les yeux tournés vers les champs. J’allais dire, je ne fais pas les choses à moitié pour enchaîner mais ce n’est pas très sincère, donc, je ne fais pas certaines choses à moitié. L’écriture automatique activée en mode train se fait les yeux dans le vague, reflet du soleil sur l’écran, les doigts en pilotes libres façon secrétaire ou ancienne apprentie pianiste.

Je pense à cette jolie soirée, au lieu atypique et à ce monstre araignée géante aux yeux rouges caché dans le toit, même pas capturé capturé qu’en plein jour le regard éteint*, au spectacle-voyage façon conte pour adulte, en espérant que les fillettes au premier rang n’aient rien compris, au comte attendu les mains et pieds gelés, à la cerise pas vraiment retrouvée dans le fond du verre. Ma voix bancale est maladroite même si tu vois, j’ai fait les études qu’il fallait pour m’améliorer, imposture j’en étais sûre.

Je pense que rêver est un plaisir bien sage et permis. Eveillée façon discussion libre. Que ça n’a jamais tué personne. Au contraire c’est ma pilule de vie.

Quand la ligne s’achève, retour à la classique et sa grisaille, je le voudrais lent comme un train de banlieue, parce que rien n’est terminé, ma gorge dénouée mais. Je suis nostalgique de lille comme de bruxelles ou barcelone, je hisse la ville de la pluie au rang de lieu de pèlerinage, comme j’aimais paris avant d’y vivre, labyrinthe où me perdre quand besoin. Oui paris est toujours à découvrir, avec ou sans guide. Et rêver est un plaisir qui permet, d’y faire abstraction de la foule pour se retrouver là.

Ne voir que les jolies choses est un mode de vie. Ne voir que les jolies choses est un mode de vie.

mai 25, 2011
par myel
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Ce soir même ma montre s’est arrêtée

Fatigue intense façon état d’hypnose, je la retrouve comme une vieille amie. Tombant debout toutes les minutes en attendant le train, tombant assise à l’intérieur, les yeux perdus face à l’écran toute la journée. J’impatiente le retour. Du soir et celui à ma vie anormale.

L’épuisement ouvre une porte entre le conscient et l’inconscient, grâce à laquelle : j’assimile tout, j’écris n’importe quoi, j’analyse, je créativise. Je respire. L’épuisement donne l’abolition des limites, de l’autorisé, des œillères ou des ornières. C’est comme on veut.

Je cherche, dans le dictionnaire des nouveaux mots à aimer pour élargir l’étendue du possible.

mai 23, 2011
par myel
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Déménablogement

Déménagement de la maison-blog, ici parce que l’anachronisme est un plat qui se mange frais. Dans le jardin en haut j’ai gardé les couleurs pour le dessert, à grignoter en attendant un nouvel habillage. Petite laine de mai, prête à tomber.

Progressivement on transporte aussi le passé, pas comme un poids mais comme une source d’indices pour l’enquête de la vie. A interpréter selon le moment dans le sens qu’on veut. En tant qu’experte je vois pourtant un peu trouble dans tous ces mots : je relis, et je n’y comprends plus tout. J’en veux à mes sous-entendus poétiques, à mes métaphores façon faune et flore, j’en veux aussi aux trous noirs techniques dans l’espace temps. J’assume ma faute, je n’ai jamais écrit pour qu’on me comprenne.

Le problème parallèle étant dans la vraie vie, que je ne parle pas toujours pour qu’on me comprenne non plus. Rien n’est bien cousu, ficelé, saucissonné, ça ressemble plus à des grains de riz soufflé qu’à un rôti.

mai 18, 2011
par myel
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Dragitrain

Les voyages en train ne me lasseront jamais, avoir des heures où faire pause pour aller, retour, entre les amis, la famille, les nuits poétiques ou un dimanche catholique avec dragées, et chez moi, chez nous. Glisser, se laisser porter, croiser des visages et des regards, des histoires qu’on imagine. Etait-ce un baiser qu’elles se sont échangé ? Je rêve ou les valises entonnent des chants religieux ?

Le corail passe à toute vitesse à côté du bureau que j’occupe encore une quinzaine. De jours à se tirer du lit à pas d’heure (se lever avec le soleil c’est pas une heure). Pour une nouvelle ligne de cv et un report de repos.

Je valide l’idée tout de même. Se priver de liberté, brièvement, pour mourir d’envie de profiter de la retrouver. Se promettre aujourd’hui comme souvent, de ne rien laisser échapper, tout capturer, tout vivre. Parce qu’il est si précieux de pouvoir perdre ses heures à rêver.

mai 4, 2011
par myel
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L’indécision comme mode de vie

Deux petits mots de début de semaine, écrits ailleurs, apportés ici pour les partager et maintenir ces pages en vie.

Ce lieu flotte et me ressemble encore. Passé assumé, avenir en déroulage. Je suis stable et instable, maman me dit : attention n’oublie pas, d’avoir des rêves, n’oublie pas d’avoir des rêves.

Musique allumée pour couvrir les voix de la vie sérieuse, je suis une évadée par instants. A la recherche de magie par les mots ; c’est une manière de se rappeler d’avoir des rêves. Même ceux qu’on touche, ne pas oublier qu’ils sont encore des rêves.
Se souvenir des impulsions, ne pas se brider, ne pas se retenir, ne pas avoir honte de ressentir, de vibrer, être libre de pétiller si besoin, de sautiller si nécessaire. Être une enfant mais pas innocente et sage, être une enfant sans limites, dans l’imagination et dans la créativité, dans les mouvements et dans le regard. Un sourire franc et la peur visible, fragile car à fleur de vie, transparente.

Ne pas se contenter de le dire, mais le vivre vraiment. Pas en période de crise mais à chaque seconde. Prendre des risques, sauter dans les trains, se perdre dans Paris. Et trouver des fées. Même les mieux cachées. Y passer des jours mais les débusquer. En faire un passe-temps dévorant, et le partager. Entre deux averses elles pointent leurs ailes, on n’est pas là pour les attacher mais pour se tendre la main. Mêler nos ombres, à leur poussière d’étoiles. Là pour vivre sur les rebords, en équilibre, ne pas se découvrir juste sourire et se perdre.

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Manque de silences. Ou au moins de pouvoir choisir mon bruit. Transports, discussions, enfermement, musique imposée-ressassée. Besoin de calme dans la ville. De s’éteindre les tympans et juste regarder. Contempler.

Je ne suis pas faite pour la vie normale. Définitivement pas. Je trépigne sur ma chaise, le corps qui rouille et l’esprit qui divague vers les angoisses. Il y a tant d’autres choses à faire que de rester là. Je ne tiens pas en la place qu’on me donne, ça crie “liberté, liberté” à l’intérieur. Liberté, s’échapper et faire ce qui me plait. Ce n’est pas une crise d’adolescence qui dure, c’est une crise tout court, permanente, de cette réalité. Un refus d’appartenir.

Je n’aurais pas dû m’engager. Je veux choisir mes chaînes, rester libre de les faire tomber à tout moment ; les garder quelques temps par plaisir bancal mais toujours avoir le choix. Ne pas avoir un métier mais des folies lucratives, ne jamais me résigner toujours rebondir. Bifurquer. Trouver des interstices, des échappatoires. Pour sortir de chaque piège toujours au cou porter la clé.

Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.