Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

octobre 7, 2011
par myel
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“Méfie-toi de tes souhaits, car ils risquent d’être exaucés”

Anne Rice

Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.

octobre 3, 2011
par myel
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Fièvre, cinéma et texte automatique daté (quel programme !)

Je ne sais pas vraiment, quelle mouche ou petite fée m’a piquée. Si c’est le demi verre de vin ou un courant d’air. Mais depuis cette fin de semaine je suis une errance totale, pas en crise (monu)mentale mais physique, le cerveau anesthésié, le front et les oreilles qui lancent-flammes. Faut que j’en sorte. Demain, j’ai pole dance.

Que j’en sorte mais tout de même. Dimanche soir j’ai réussi à  nous extraire, jusqu’à une soirée bonbons – danettes – coca, en essayant de contaminer le moins de petites têtes blondes possible. Un monstre à Paris, jolie romance  musicale dans la capitale noyée au début du siècle dernier… Je conseille aussi aux grands ! Le film sort le 12 octobre, mais d’autres avant-premières sont prévues d’ici là.

[ Aparté anachronique importé depuis le 8 juillet 2011 : ]

– Magne-toi. On va être en retard !

Terminer les valises, les porter, courir dans le bus qui nous mène au métro qui nous mène au train qui nous mène à. La gare liberté où plus rien ne me retiendra. Avec mon amie la maladresse je ne suis pas certaine d’y arriver, mais c’est un défi à tenter. Je fais tomber, le bouton du dentifrice qui roule dans la baignoire. Je ramasse et me cogne.

– C’est trop étroit ici ! Il y a tant de murs !
– Tu n’es pas bien large pourtant, ce sont tes mains les incontrôlables sorcières qui n’en font qu’à leur tête. Avec leurs doigts crochus…
– Laisse-les donc tranquilles un peu, tu sais qu’elles n’y sont pour rien…

Mes mignonnes, je sais qu’elle sont indomptables, à cause d’elle. C’est pour ça que je pars. Avec le minimum, que je laisse tout tomber une bonne fois pour, vivre simplement. Dans le désert et dans les rues j’aurai de la place, de l’air à saisir vivement. Je ferai des rencontres, je n’aurai plus de repères, je brandirai l’instant, je chavirerai tout le temps…

– Tu n’as donc pas fini de rêver ? Regarde les linges que tu as fait tomber !
– D’abord ce n’est pas moi, c’est toi… Mais je ne vais pas te demander de les remettre en place, en pile, en plis et repassés. Tu me brûlerais.
– Je crois que je comprends, tu m’accuses… De te gâcher la vie, de me saisir de tes poignets, ne serais-tu pas en train de m’embobiner ? Avec tes projets de vacances à la plage ? Tu sais que je peux encore tout faire trébucher…
– T’embobiner ? Te charlatanner ? Où donc vas-tu chercher tout ça…

Les valises sont prêtes, la mienne avec le minimum, la sienne prête à exploser. Les roues branlantes, la poignée piégée. Il ne faut pas que j’y pense trop, elle pourrait vraiment tout saisir et vouloir se venger… Au bord du quai, pour toutes les deux la fin serait tragique.

(…)

– Attends, ne bouge pas, cache-toi dans la valise, je vais chercher un taxi pour arriver plus vite.
– Mais je vais tout froisser, tu le sais…
– Ce n’est rien, la mode est à la gitane sortant de sa caravane, je serai assortie ainsi.
– Alors dépêche-toi je trépigne là-dedans !

Mes mains libérées prirent la valise de survie. Un mètre, puis deux, puis un hall de gare témoignent de l’abandon. Lâche. Je me sens amère mais étourdie par la maîtrise. Je fais une pause, sors mon téléphone et appelle mon amant de ce soir. Sans déraper, sans faux numéro, sans rien faire glisser. Sans mon amie. Mon boulet, ma maîtresse, ma persécutrice, je peux le dire maintenant. Elle va rester sur le quai et finir en bagage abandonné. Explosée. Elle va faire du fatras ça lui fera plaisir. Puis en mille morceaux dispersée ; emportée par le vent et les balais, elle connaîtra l’effet d’être manipulée.

– Bonjour les mains. Bonjour les doigts. Vous êtes assez habiles ce soir pour pianoter votre histoire. Sur le clavier, je vous laisse vous amuser ; et sans faute de frappe vous venger.

[ fin de l’aparté ]

Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.

septembre 28, 2011
par myel
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Texte automatique non daté…

… que j’ai découvert avec étonnement dans mon fichier texte de brouillons. Une crise pure de mots jetés en vrac sans lieu sans accroche, juste pour voir.

On n’est pas pressés. Comme des agrumes au marché, entassés. Dans les allées de papier, je navigue, tu sais entre les lignes. Pourchasser les pensées, recueillir les idées, sans direction tracée je n’ai pas de plume et les pigeons de la gare non plus, ils ne sont pas pressés.

L’entière responsabilité de mon état est le fruit du hasard. J’en prends même pas une tranche-branche, ou je ne saurais plus m’arrêter. Il ne faut pas s’en vouloir pour le chemin parcouru, en tête, il y a toujours le drapeau blanc qui s’agite comme un rien du tout, ridicule. Insaisissable. Tu vois comme il est facile de recommencer ? De faire manger des salades à un coussin imaginaire ! Tu ne dis rien, quand je balance ma tête sur son épaule en le serrant plus fort que tout : j’ai tellement peur qu’il ne s’échappe. Qui sait si j’avais raison ? Du coton avec des pattes, en voilà bien des manières !

“Sornettes !” S’énerve le bouclier. “Si tu as l’amertume en vrac ne te décharnes pas sur des objets inertes. Calme les bises en baisers, saisis-les tous et n’en parlons plus.” Plus un instant ? Je ne devrais pas mais les après-midi pluvieux me transportent, m’isolent, et je prends tant le goût de l’automne… “Sottises ! Carabistouilles ! Entourloupes en quatre actes ! Secoue ta robe et fais la virevolter, produit un peu d’électricité au lieu de rester assise ainsi au milieu du salon !”

Il avait raison, prendre son temps est un luxe sans fin, mais qui ne mène à rien. Pauser son corps pour se charger, mais pas trop, pas trop. J’enflamme la route pour m’obliger à courir. Je l’allume de tous côtés comme je ne sais toujours pas où aller. J’attends que l’instinct au dernier instant critique me fasse faire un bond de côté vers la suite. A l’envers et du bon côté de la suite !

Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.

septembre 27, 2011
par myel
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TGV Paris-Lille, lundi 15h

Week-end en panne d’images* , il va en falloir des mots pour enfioler tous les regards croisés. Et dans un train à l’envers, surprise de me trouver en première classe, ne pas trop réfléchir.

La Reine des Damnés achevée ; à peine arrivée qu’on changeait tous les plans, et si plutôt, tu passais par la fenêtre ? J’ai croisé des voisins comme jamais, observé le coeur d’un être à naître et troqué une glace lointaine contre un jus de fruit en campagnie cheminote.

Samedi, vers l’est, famille complète et surprenante : je pense, sur le week-end dans son ensemble, avoir vu et c’est exceptionnel tous les membres de cette Grande Famille. De ceux qui vivent en nos frontières.

Deux heures de retour et rendez-vous à Lille. Restaurant comme si c’était encore possible, d’avaler plus d’une feuille de salade. Détour par le quartier Solfé, parce que, “on n’a pas fait toute cette route pour manger un (demi-)welsh et rentrer”. N’est-on déjà plus assez jeunes pour ces ambiances-là ? Un ex-repère de quarantenaires n’est pas non plus la solution… Faute de lieu adapté, on a voulu faire du vélo, mais Lille nous a menti avec toutes ses bornes vides ou en panne. J’ai usé des bottes empruntées, emprunté, le chemin de l’école comme pendant trois années. Mais de quoi pouvait-on parler ? Rentrée à l’heure de se lever un lundi mais on était dimanche c’était permis, j’ai dormi quelques heures.

Concert du soir, bonsoir. C’est abandonnée de toutes mais en compagnie d’une Liseuse de pensées que j’ai assisté, au véritable Bal des Sorcières. Chavirée à la renverse par l’énergie spectaculaire, je ne sais que vous dire. Des éclairs : démarrage magnifique, coeur en rythme, sol piétiné, oh quelle belle ange, assise sur la barrière,  cheveux baptisés, plus d’un ticket secret, une deux quatre bises… et s’en retourne de sitôt. Restait quelques confettis dans mes sous-vêtements en rentrant.

Lundi, après avoir suivi le panneau Villeneuve d’Ascq. Je m’éloigne à toute allure, vers Paris dans le dos.

Je ne pense pas qu’il soit vraiment question “d’âme d’enfant”. D’une simplicité qu’on aurait perdue un beau jour au réveil. J’envisage plus évidemment une énergie folle et sans concession, avec ses mots adultes, ses gestes sensuels et rythmes endiablés. Ça n’est pas naïf mais, absurde et revendiqué, créatif jusqu’à l’épuisement, enthousiaste dans tous les sentiments, comme foncer dans des murs émotifs, rebondir et parfois les transpercer. C’est encore plus que tout ce qu’on imagine pouvoir imaginer.

Rodrigue à L'Aeronef par Benoit Poix

*appareil photo hors service… alors que quasi-neuf ! Oui j’étais fâchée ! Mais consolée  en partie de voir les magnifiques images prises par les professionnels, du spectacle de Rodrigue ce dimanche à l’Aéronef : allez les découvrir par ici !

septembre 11, 2011
par myel
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Septembre est mon printemps…

… j’aurais voulu dire “l’automne” et non septembre. Mais c’est ainsi, le décalage psychologique des saisons d’un quasi-mois fait qu’on ressent le printemps dès l’aube de mars, l’été le 1er juin, l’hiver avec le premier chocolat de l’avent… et l’automne à la rentrée. Les feuilles tombent et j’ai toujours l’impression d’une renaissance.

Il faut dire que la couleur de ces prochains mois est vite donnée, noire bleue et électrique. J’ai versé une larme en abandonnant ceux qui me chatouillaient le bas du dos, et me sens poupée-corbeau à la sortie de chez le, maître des ciseaux.

On annonce (de haut vol) l’Aéronef transformé en Entre-monde, un saut en parachute, sans dire les dates de soirées perchées…

marrondoux

Côté livres. J’ai achevé les crocodiles et les tortues (pas les écureuils qu’il faut que j’emprunte), pour entamer les Chroniques des Vampires. Envie de retour au fantastique, je suis servie.

août 18, 2011
par myel
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Inégalité de mots (et d’histoires)

En ce moment les mots s’étalent sans prendre forme. J’étale des petites touches, des bouts de doigts les ongles courts. Mais pas de déferlante. Des débuts de listes, trois phrases bancales, j’ai même rouvert un cahier. A cause des orphelins. Et du stylo, qui glisse si bien.

orphelins-baudelaire

Je réapprends à lire pour tout vous dire. En dévorant la famille Baudelaire à la manière “Un livre, un jour”. J’ai sautillé, rebondi, galopé sur leurs périples extraordinaires, leur Vie Dépourvue de Certitudes. J’ai tout déjeuné et maintenant j’ouvre (enfin) les yeux jaunes des crocodiles. Quel décalage ! Je tombe du dernier étage du 667 Boulevard Noir sur la vie quotidienne, des personnages sans prises où s’accrocher, je me force à tourner les pages, à croire que l’aventure va commencer. J’en ai passé 200 et toujours rien trouvé.

J’ai un problème certain avec “la vie la vraie”, celle où l’on verrait les choses sans leur angle magitastique, sans formules et questions qui tombent à pic dans les vides impatients. Sans ce qui l’anime et la secoue vivement. Un problème avec de tels romans aussi.