Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

décembre 20, 2011
par myel
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A rebours de Lille en décembre ~concert inside

12:30 Pas bien loin de Lille.

Entorse aux bienséances, je tapote le clavier avant même d’approcher, le bus qui conduit au métro qui conduit à la gare, pour une dernière balade avant de monter dans le train. Où je suis sensée tapoter. Le pire étant, que c’est une entorse juste pour introduire. Essayons d’avancer un peu.

Vendredi-samedi-dimanche-lundi. J’ai inverseproportionnellement mis en relation, le nombre de repas picorés, et le temps passé à botter les pavés de la ville. Autant dire que j’ai rarement autant parcouru Lille. De jour, de nuit, en grelottant ou dans une nouvelle robe, et superposition de mes paires de collants.

16:11 Voiture 1 Place 42.

J’aurais pas dû parler d’entorses. A cinq mètres de l’arrêt de bus j’ai trébuché, talon cassé, première fois. Bonne à trouver des ballerines escarpines de dépannage et avoir froid aux pieds. A cinq mètres de l’arrêt de bus, mes oreilles furent déçues, écouteurs décédés, énième fois. Bonne à me passer de musique pour l’ensemble du trajet. L’interprétrice de signes aurait bien soufflé un “T’aurais dû faire demi-tour face à cette malchance.”, mais la route entamée ce n’est pas si aisé de tout recommencer. Et puis en partant j’avais pas la clef.

Alors qu’hier soir oui, la clef’et la voiture, pour se perdre à l’italcalaisienne dans les ruelles, d’une ville pas si connue, finalement, une fois la nuit tombée, trois virages de côté, qu’on se retrouve dans des coins pas très fréquentés, avec le seul souvenir de “Mais si, je te dis que j’ai un déjà-vu dans ces rues… je m’y étais… déjà égarée il y a quelques années !”. On dit que parler fait du bien, mais après tout je n’étais plus certaine de rien.

Le ton dominical & diurne était très familial, anniversaire soeurien et Noël en secret, en avance, en échange des cadeaux trouvés shoppingant pendant les deux jours, précédents.

Samedi c’est éveillées, par de jolis rayons traversant le volet, qu’on a ouvert les yeux. J’ai presque autant jeûné que vendredi, en allant promener, entourée d’anges-gardiennes, trouver des présents pour un futur proche, et une jolie robe de sorcière-princesse… C’est en les emballant que le gris-blues m’est fracatombé par-dessus, dessous, partout, comme un brouillard épais, j’en fus toute enveloppée. Et les rayons, s’étaient depuis longtemps évaporés.

Vendredi quand je suis sortie, de Paris avec une barre de céréales, et mes deux sacs car dans un seul tout n’acceptait pas de rentrer (cf. twitter), je n’avais aucune certitude sur le bon/mauvais déroulé de la journée/soirée z’à-venir. Puis tout s’est enchaîné, avec plus ou moins d’angoisses et que de sourires. Courses de Noël en mère-fille, retrouvailles avec ma télépathe préférée, fissure dans l’espace-temps ou comment transformer quarante-cinq minutes en deux heures trente, rejoindre un écho de trois ans passés et sans trop le vouloir, se retrouver, au presque premier rang d’un concert électrique, de Sieur Rodrigue évidemment. Les chansons filmées se comptent sur les doigts d’une main timidement fermée, la qualité j’aime à la dire cata-pata-strophique, par rapport à Juin, à cause d’un appareil de prêt. Je retiendrai de la soirée, la faim évaporée, l’énergie palpable et agitée, débordante face à la frussstration d’être ci-assise trop si-confortablement ; les rires instantanés, l’envie de renouveler l’expérience toujours plus aiguisée , ah le déluge pour terminer. Et puis le vrai une fois rentrées, une fois distillés les secrets, une fois les yeux fermées, en drôles d’averses intermittentes pour achever la nuit-spectacle. Ça rime avec miracle mais faudrait pas exagérer.

Ce billet à contresens avec des contretemps, fut écrit dans le sens inverse de la marche du bolide-grande-vitesse, avec, deux places à gauche, la même rangée, un enfant et une compagnie de dinosaures en plastique, j’en veux surtout à ces derniers d’avoir sautillé sans cesse en claquant sur la tablette métallique, obligeant le pauvre petit dompteur à leur crier dessus malgré son manque d’autorité. Comme un écho aux petites voitures d’octobreau football de novembre. Sauf que le train était complet, j’ai dû les supporter. Et même ainsi leur faire hommage. Note pour plus tard : réinvestir dans des boules Quiès avec qui j’ai vécu pendant des mois parilillois.

Youtube héberge gentillement quelques unes de mes vidéos de vendredi, pas les meilleures pour découvrir, mais acceptables aux souvenirs.

décembre 6, 2011
par myel
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Les manies

J’aime faire des listes, des plannings, de tout de rien, j’aime noter, annoter, faire exister, prévoir, organiser, classer, avec des mots surtout. Difficile à croire quand on sait le bordel le flou que je répands. La première manie justifie cet article, parfait, je peux continuer.

Quand je mange des petites choses [bonbons, olives, frites, cubes de tofu au sésame, câpres sur une tartine de moutarde, cacahuètes, amandes, pignons et autres graines], je les compte pour m’arrêter sur un multiple de trois. Ou plus simple, je les mange par trois. Il faut aussi que le multiple plaise à l’humeur du moment, par exemple là, douze j’aime bien.

# Même chose pour les gorgées de liquide. Qui parfois s’attribuent des multiples de sept. D’où la suite.

L’eau que j’avale tombe dans un gouffre sans fond : quand je commence à en boire, difficile de m’arrêter. Avec un verre à table je sais me tenir, mais si je goûte à une bouteille elle risque d’y passer*. Et certaines crises impliquent directement le robinet. Je me souviens, quand je travaillais et que personne ne rodait près de la fontaine à eau, je me servais un gobelet, je le buvais, pareil pour le deuxième, puis je remontais l’escalier entamant le troisième.

# La manie précédente fonctionne aussi avec le jus d’orange bien frais.

# Je ne peux résister à un nouveau carnet : une jolie couverture, des pages blanches, font déferler une tonne d’idées même si je sais, qu’il est fort probable qu’une fois acheté il reste blanc, comme tant d’autres, car je trouverais prétentieux d’y griffonner des brouillons, des billets pas finis, et car je sais que, si je l’entame, ça va durer trois jours et puis c’est tout. Ces raisonnements acquis n’empêchent en rien l’achat compulsif de carnets. Il me faut même alors un nouveau stylo/crayon qui deviendra son associé, pour marquer la journée.

# Dans les transports en commun je détruis la peau du bout de mes doigts. Quand je ne dors pas.

# Quand je marche il m’arrive d’avoir une phrase en tête, et de la répéter des dizaines de fois en rythme avec mes pas.

# Si je ne sors pas avec, un stylo, du papier blanc et ma cornaline, rien n’ira bien. Ajoutez si je vois quelqu’un, ma poudre bourgeois bio pour le teint et son miroir, mon tube interminable de crème pour les mains Nina, un labello rouge ; et mon portable, chargé de préférence, car souvent souvent il est lâche quand il faut pas. Sinon rien n’ira bien.

Je vois des visages et autres formes figuratives partout. Dans les nuages, classique. Mais aussi dans mon assiette, dans les flaques d’eau, les plaques d’égout, les feuilles, le crépis, le lino,  l’herbe et les feuilles, les sièges et le sol du métro…

Je lis tout ce que je vois.  C’est une manie depuis l’enfance quand j’apprenais à lire. Les panneaux, les publicités, la carte du restaurant, les affiches dans les salles d’attente, le nom de chaque station de la ligne de métro, le code de bonne conduite dans le bus… Tout y passe.

# Je pose des questions venues d’outre-conscient sans prévenir. Pas à n’importe qui, mais une fois dans mon cercle de confiance il faut s’attendre au pire quand je commence une phrase par “pourquoi”. Cette manie qui date elle aussi de l’enfance a traumatisé ma mère en voiture, et ceux qui ont partagé mon lit car ils savent, qu’elle se manifeste souvent juste avant de dormir.  Exemple en direct : pourquoi certains pays sont féminins (la France, la Belgique…) et d’autres masculins (le Danemark, le Japon…) ? Google apaise ce genre d’angoisse, merci.

# J’ai la mémoire des chiffres. Surtout des dates (merci le blog), et des prix quand je fais mes courses. Les caissiers doivent me trouver casse-pieds (ou d’une grande aide), car je rectifie les erreurs d’affichage de tous les produits bio : “Les yaourts sont à 0.89€ en rayon, pas à 0.92€, le beurre à 2.26 pas 2.32…”. Ce n’est ni exprès, ni pour grappiller quelques neuf centimes : tout s’imprime dans ma tête. Par contre je me trompe souvent quand je on me demande mon numéro de téléphone…

# Ah et sinon quand je suis seule, je parle. Toute seule, évidemment.

*Cet article est dédié au litre et demi de Cristaline  qui m’a inspirée avant de disparaître.

Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.

décembre 2, 2011
par myel
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A faire une fois dans sa vie…

… la top-liste des listes, même si tout n’y est pas indispensable, même si tout n’y est pas avouable… Inexhaustive donc, mais elle reste un point de repère àbarrer barrer barrer.

prendre des cours de dansede natationde cirquede pole dance, de théâtre, de solfège, de chant, de cuisine

dormir dans une tenteune voitureune caravaneun mobile-home, un igloo, une cabane dans les arbres, à la belle étoile

conduire un véloune voitureun traindes rollers, des patins à glace

s’inviter dans la cabine d’un TGVd’un RER, d’un avion, d’une péniche

faire du canyoning, du surf, de l’escalade, de la via ferrata, de la descente en rappeldu ski nautiquedu pédalodu canoë

chute-librer de 10 mètres plouf dans l’eausauter à l’élastiquesauter en parachute, faire du parapente

voir une aurore boréale, une éclipse de soleil, un désert de sable, un iceberg, la tourEiffel, les pyramides d’Egypte, les ruines de Pompei

assister à un opéra, une pièce de théâtreun concertun balletun spectacle de marionnettesun film au cinémaune  compétition sportive

aller au Japon, en Islande, en Corse, aux Seychelles, à Prague, à Londres, en Inde, en Chine, en Australie, aux Etats-Unis

avoir deux enfants, une maison, un chien, un chat, une piscine

se coucher après avoir vu se lever le soleilenchaîner deux journées sans dormir, passer vingt-quatre heures sans sortir du lit, faire une sieste dans un trainun avion,une voitureun hélicoptère

faire l’amour avec un hommeune femmeà l’hôtel, dans une voiture, un parkingen pleine nature

se baigner dans un océan, la mer Morte, un jacuzzi, une piscine à débordement

avoir son bacdes diplômes, travailler pour une association, une administration, une entreprise publique, une entreprise privée, sa propre entreprise, prendre un mois de congés, être à la retraite

se faire masserse détendre dans un saunaun hammamse faire faire une manucure,pédicurefish-pédicurecoiffermaquiller

être demoiselle d’honneurtémoin d’un mariage, se marier

apprendre à jouer du pianode la guitarede la basse, du violon, de la clarinette, de l’accordéon, de la flûte

semer des fleurs, planter un arbre, cueillir des cerises, manger les légumes qu’on a fait pousser

jouer d’un instrument en public, écrire un poème, un roman, enregistrer une chanson,faire partie d’une chorale

faire du poney, du chevaldu chameaudu taureau mécanique, du traineau tiré par des chiens, par des rennes

créer un site webtenir un journalposer lors d’une séance photopasser à la télévisionparticiper à une manifestation

faire un bonhomme de neigede la poteriedu tricot, du crochet, de la couturedes perles à tisserde la pâte à modeler, une cabane avec des draps

monter un meuble ikearepeindre un appartement, manger dans un restaurant gastronomique, avoir achevé cette liste.

Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.

novembre 30, 2011
par myel
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Trouver les mots pour compenser, l’absence à venir des images

Je reviens de Vian, ma plume ne sait pas où le dire, à qui, tant d’endroits sur la toile proposent l’option “nouveau message” mais j’en reviens. Ici donc. Et à pas grand monde.

En exercice masochiste j’ai retenu tout(e) l’après-midi, surtout sur le chemin à pieds passant dans un tunnel rouge métallique, l’envie de faire des photos, les dernières.  J’avais mis en boite bien fermée ce bout de moi, pour résister. Du bout du bras dans mon sachet, je l’ai bercé pour qu’il soit calme. Pas trop stressé.

A la Bibliothèque, j’ai pas tout-écouté-tout-vu, mais pas si loin ; l’espace était réduit mais le contenu, immense… J’ai (re)découvert des univers fantaisistiques qu’il paraitrait que j’ai croisé, adolescente… à en croire une liste de “livres lus” où figuraient : L’arrache-coeur, L’herbe rouge, Je voudrais pas crever ou encore Les fourmis. J’en ai si peu de souvenirs et, plus inquiétant, je sais que je possède l’Écume des jours et Blues pour un chat noir, qui eux ne sont pas dans la-dite liste. En deux quinze mots, j’y ai passé des heures et quand je suis sortie, il faisait déjà nuit.

Mon appareil malade chronique a sans doute frissonné en passant de ma main à celle de l’employé de caisse chez Pixmania. Mes yeux numériques seraient clos, officiellement, pour six à huit nouvelles semaines : je n’me vois pas tenir quinze jours.

J’en reviens, donc. Je pense au fait d’écrire, surtout, à la correspondance. “Du plus loin qu’il m’en souvienne“, j’ai toujours trouvé du plaisir à laisser se créer des lettres-fleuves sans queue ni tête (imagine une rivière avec des pattes), à la fin avortée par la sonnerie de fin des cours, ou par la raison qui m’intime au bout de trop de paragraphes de laisser ma victime en paix. Dans son rôle d’exutoire, ce blog a permis d’en épargner… sauf qu’il ne suffit pas… j’aime adresser des mots, les donner, les confier, qu’ils trouvent écho dans la plume d’un autre qui leur réponde. Qu’ils correspondent, se correspondent. Rapprochement facile et séduisant, tentant, assumé. J’envie d’autres nouveaux messages, et drôle d’idée, c’est ici que j’en parle.

novembre 27, 2011
par myel
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Dimanche c’est pour les yeux

Deux tiers du programme accompli, paraît qu’il faut l’après-midi pour explorer Vian, alors j’ai vu “Faites vos jeux” et la brocante du troisième.

L’une était temps, dernier jour, me connaissant c’est pas si étonnant, semi-ravie semi-déçue, j’ai apprécié ces jolies interprétations mais j’aurais préféré, dans un silence de plomb.

L’autre était longue, longue je n’en ai pas fait le tour complet, la nuit tombait si vite et donnait aux allées, aux comptoirs et présentoirs, des airs fantastiques propres aux vides-greniers à la bougie, et sous les lampadaires.

Je suis rentrée bredouille mais satisfaite, d’avoir traversé Paris sans prendre froid, les yeux pas maquillés picotant un peu de fatigue ou éblouis ; promis mardi je poursuis ce chemin.

27nov01 27nov02