Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

mai 29, 2012
par myel
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Automotisme #2

L’espoir ne me plait qu’à travers,
vos yeux cristal de ma pensée.
Je n’honore que les cimetières,
où les horizons sont tombés.

Demain m’appelle à travers toi,
je ne lui promets rien de tel,
tant l’espéré tant les abois,
j’y cours et je vous laisse le ciel.

mai 29, 2012
par myel
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Ainsi soit-il

Le laboratoire n’a pas vocation à n’être que le terrain d’une histoire à poursuivre et de lettre anonymes. Mais un joyeux bazar. Un déversoir surréaliste de textes spontanés. Et d’images automatiques. Ainsi soit-il.

mai 25, 2012
par myel
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Je suis une fille qui tombe du ciel

Je suis sensible, hypersensible. A l’excès de chaleur, au moindre rayon de lumière naturelle, à l’humeur de ceux qui m’entourent, aux aléas des hormones de synthèse… et à la lune ? Ça fait de moi quelqu’un d’instable. Ou de trop stable, car je me carapace à l’extérieur des réactions internes. Je ne sais rien vraiment. J’ai besoin de ces bulles d’enthousiasme qui tirent vers le haut. J’ai besoin de ces tendances chocs pour avancer. De projets pour croire aux jours à venir…

Au premier soleil de la semaine j’ai adopté trois bébé plantes, trois futures couleurs de tomates pour mon balcon. Jaune, rose, rouge. Et de nouveaux livres empruntés. Je me nourris de mots, de sons et surtout de rayons frappant mes yeux comme des cognards mais j’en manquais tellement. Synthétise, ma vitamine D, profite ça ne va sans doute pas durer.

karen3
(
source de l’image)

J’ai en tête ce bout des paroles de L’usage du monde, par Resistenz :

” Il se peut que ton cœur se fende
Que tes yeux tombent en pluie
Il se peut que mon corps s’écroule
Un jour, sans un bruit…”

J’y vois la hache fendant le cœur, l’orage qui éclate au visage, et l’arrachement des racines sans témoin, en pleine forêt. C’est simple mais ça me touche ces images poétiques de corps-nature.

C’était un billet d’humeur qui n’arrive nulle part, juste quelques mots soufflant l’air du temps du moment.

mai 20, 2012
par myel
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Resistenz m’enchanta dans l’ombre des Trois Baudets

C’est la salle qui m’a conduite à tomber sur ce concert. J’y ai déjà croisé RodrigueJeanne Plante, et leur newsletter est des plus appétissantes. Jugez vous même les deux textes d’attraction qui tombèrent sous mes yeux en ouvrant ma boite mail :

RESISTENZ
Resistenz est un objet artistique inclassable, issu de l’écriture singulière d’Ana Igluka. Une performance-concert placée aux frontières du rock et de la chanson. Nos reflets égarés, deuxième album de Resistenz aux textes hommages à des destins de femmes, devient sur scène, un spectacle explosif jouant sur le rire et l’émotion. Talisman contre l’improbabilité du monde, Resistenz, découverte chanson au Printemps de Bourges 2007, a déjà assuré la première partie de : Kwal, Nosfell, Pusse, Françoiz Breut, Hélène Martin…

LES ONGLES NOIRS
De la chanson électrique aux variations sombres, fougueuses et déglinguées. Une poésie grinçante. Comme un enfant illégitime déposé dans un panier, à la porte de l’hôspital. Il cherche ses parents et n’hésite pas à aller loin et dans des directions opposées. Sous-sols obscurs, lumière clinquante, clandos fumeux, déserts de glace, boudoirs tamisés. Malgré tout il restera un bâtard hanté par les fantômes de ses aïeux qui viennent lui chuchoter de vieilles histoires de familles. Calypso robotique d’un Derviche à Detroit. Kraut rock à cordes et Boogie dodécaphonique.

J’étais, au premier abord, plutôt séduite par les seconds, mais à l’écoute de quelques extraits j’ai littéralement fondu sous la voix, les textes et les mélodies de Resistenz. Au deuxième passage quand j’ai vu les clips les mots et les airs m’étaient déjà familiers.

Concert en entrée libre, vendredi soir, dans cette charmante petite salle de Pigalle.

J’ai marché toute l’après-midi, de chez moi à Place d’Italie, pour attraper des allers simples vers le nord à petit prix tant qu’il en restait. Pour craquer pendant l’attente sur un livre pour maman, et sur mon premier moleskine  (édition spéciale Le petit prince) faut dire qu’il m’a tapé dans l’oeil avec son accroche “l’essentiel est invisible pour les yeux”. Puis j’ai erré aux pieds, du Sacré Coeur tant j’étais en avance, l’occasion sur un banc de remplir les premières pages avec une frénésie particulière dont j’étais ravie. Peut-être leur fallait-il des lignes pour que je les remplisse, mes carnets ?

J’ai capturé la salle avant qu’elle se remplisse, du public et du groupe venu jouer ce soir. Et que les lumières tombant n’interrompent mes remarques écrites sur le voisinage.

les-trois-baudets

Le concert fut délicieux. [Note : le vocabulaire culinaire m’envahit… ] Doux, électrique, drôle, touchant, électronique, beau. Poétique. Musical. Je connaissais encore peu les titres, et surtout pas leur sens, qu’ils prennent grâce aux introductions humoristiques et graves (oui, à la fois) de l’auteur-chanteuse. Des textes hommages à des femmes singulières. Et des ambiances musicales irréelles, des boucles folles insufflées par l’homme à tout jouer (percussions-guitare-clavier-mac-et j’ai pas tout suivi), le bassiste lui faisant écho, et la voix modulée, de mutine à rageuse, d’angélique à possédée…

Je suis sortie sourire aux lèvres et cds dans le sac, de cette rencontre comme on n’en fait pas si souvent. Les beaux hasards, au bon endroit, au bel instant.

Deux extraits vidéo, capturés entre les épaules de mes voisins deux rangs devant :

Épilogue : mon corps épuisé n’a pas su se mouvoir du samedi, tant pis pour Les ongles noirs.

mai 20, 2012
par myel
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J’ai acheté un CD !

J’ai acheté un CD. Et même plutôt deux CDs qu’un. Je ne sais pas ce qui m’a pris, enfin si, je sais, mais ça n’était pas arrivé depuis ce qu’on appelle…longtemps.

Autant ado je flânais les disquaires d’occasion avec plaisir, autant j’étais “fan d’Indochine” alors j’en ai entassé des albums, des maxis… Autant quand mon disquaire chéri (rue de la Clef, à Lille, presque en face de ma papeterie chérie) a fermé c’en était fini, de craquer sur un groupe inconnu rien qu’à la pochette, aux titres des titres ou aux prix ridicules (à partir de 50cts). C’en était même fini de dénicher de vieux albums ou singles promo d’Eiffel à prix bien plus fous qu’à l’autre disquaire en face. Bref, j’étais ado, et quand j’ai été sevrée d’Indochine j’ai entamé une cure d’abstinence de CDs car blasée de ne rien entendre de bien excitant, car aussi, faut bien l’avouer, ma banque de mp3 était tellement fournie que je n’en écoutais pas la moitié…

Sur les cinq dernières années, j’ai acquis trois albums. Le premier Eté 67 en tombant dessus par hasard, et je cèderai sur leur second à la prochaine occasion belge. Le premier Rodrigue en 2008 à la fin d’un concert où j’ai cru avoir côtoyé la foudre, son deuxième à la fin d’un autre concert électrique mais bien plus apaisée.  Je n’ai pas craqué sur “A tout moment” d’Eiffel car je ne suivais plus l’actu du groupe à cette période… Leitmotiv a joué la carte du digital total… Les Dresden Dolls ont cahoté,  mais là je m’apprête à cliquer sur le kickstarter d’Amanda Palmer !

Je tourne autour du pot, je remets en contexte, mais l’idée générale c’est l’expérience dans la découverte artistique. C’est le moment présent. L’instant vivant. Les sirènes des cours de marketing grondent mais j’en fais abstraction, victime des pulsions oui mais que j’aurais voulues. J’achète un disque de la main de l’artiste, ou de celle de son amie derrière la table à l’entrée de la salle. Je veux pouvoir lui dire “Ce que vous avez fait ce soir m’a renversée”… Ne pas juste glisser un boitier dans mon caddie, entre les tartines et le pain… Partager quelque chose d’humain… 

Sans ça ce qui arrive à mes oreilles repose sur les radios Deezer (jazz, rock, ou de groupes choisis) mais ne se matérialise pas…

Après m’être enflammée ici, je prépare la revue de ce concert : Resistenz aux Trois Baudets. Mais vous pouvez déjà les écouter, leur myspace regorge d’extraits sonores et leur site déborde de titres mis en images animées, oui on dit clip je sais.

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mai 18, 2012
par myel
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La mort n’existe pas

Je me suis demandée, si comme le Père Noël ou le lapin de Pâques, d’autres illusions tomberaient plus tard qu’à la chute de l’enfance. Vous me diriez, le prince charmant, les mariages heureux, les patrons bienveillants… Ce n’est pas là où je veux en venir. Je me suis demandée, si comme le Père Fouettard, la sorcière du placard ou le monstre sous le lit, d’autres peurs infondées s’effondreraient plus tard qu’à la chute de l’enfance. Quand nous révèlera-t-on que la mort, ce n’est rien qu’une mauvaise blague ?

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