Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

juin 7, 2012
par myel
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Les musiciens

J’avais posé les bases de ce principe ici et là, sur l’autre blog, avec des gribouilles au crayon avant de les trouver envahissants, ces croquis qui se multiplient dans mes tiroirs windows. N’ont-ils pas tout autant que les textes en pensée automatique leur place ici ? Je pense que oui, ce sont des dessins fiction sans contrôle préalable, des personnages aux vies à inventer, c’est parallèle, c’est inconscient, ça continuera dans la nouvelle catégorie “dessin automatique”.

Un premier pour la route, animé avec les étapes aussi pour les curieux.

musiciens

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juin 5, 2012
par myel
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De retour d’un hamac

La moitié accessible du train est moitié vide. Peu de volontaires pour le Lille-Arras-Paris du lundi soir. Je prévois d’en apprécier le calme, quand les téléphones de ceux qui se pensent vraiment seuls seront raccrochés.

Un week-end familial par excellence, et tradition… Pas de croisements amicaux, pas d’errances lilloises solitaires, pas d’improvisations. Faut dire qu’avec les amies du Grand-Nord on s’envole pour l’Espagne dans pas sept jours. Et que la promenade au hasard accompagnée du vendredi a épuisé mes pieds, contenté mon esprit. Même le concert du soir fut en famille, restreinte mais j’en ai déjà papoté. Ici. Dans un billet qui plut plus que prévu. Sourire.

J’avais éclipsé l’avant et l’après soirée dans l’écrit précédent, pour ne pas sortir du sujet… Ce soir je n’ai pas de fil conducteur mais un texte automatique de voyage on peut parler de tout. De ces liens, par lesquels circulent des ressentis, même à des kilomètres, mais qu’on n’aborde qu’en face, des questionnements qui tombent à pic, des rassurances à propos de nos étrangetés sympathiques, des rires et des cauchemars des expériences passées, des douleurs et des joies, remémorées, partagées, de ces interminables discussions fragiles, entre une mère et sa fille.

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Les voyageurs descendant à Arras ont droit à un souhait de bonne nuit. Les autres à de nouveaux portables. A chaque fois que je prends le train, que la vie publique des autres m’agace, je pense à réinvestir dans des silences pour mes oreilles… Mais j’aime tellement le bruit de roulement, et de croisement des autres trains même si dans ce sens à cette heure ils ne sont pas pléthore. A l’aller ça défilait j’étais en joie d’être si secouée. Vous n’imaginez pas dans quel état m’a mise le passage à ma fenêtre d’un thalys au moment d’un tunnel, et les oreilles bouchées !

Revenons au week-end passé. Le thème du samedi c’était cuisine, verrines, saladines. Préparation d’un apéritif composé, d’un barbecue même s’il allait pleuvoir, et d’un café gourmand. Pour la fête des mamans. Huit personnes à table, je ne vous raconte pas les détails du menu improvisé entre soeurs et presque sans recettes (je pense juste aux quatre carrés de brownie rescapés qui voyagent au chaud dans ma valise). Le dimanche tout ou presque a disparu, en quelques bouchées, en douceur, sans accrocs, et malgré la pluie et le vent.

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J’ai dormi deux nuits dans une pièce réduite, redécouvrant la musique du vélux acceptant sur son dos les gouttes égarées là. Et la simplicité du réveil naturel à la lumière du jour, malgré des rêves cocasses induits par une soucoupe et par un perroquet… Lundi matin j’avais piscine. En Belgique comme ça faisait des années. Pendant cette absence, un arbre s’est écroulé dans le jardin. Mon corps épuisé a dû faire de même dans le salon l’après-midi, la faute à la nage et aux nuits, réduites elles aussi.

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Et j’en arrive au train. L’écriture façon tgv ne s’est pas vraiment activée, ce billet n’est ni renversé, ni aussi subjectif que je l’imaginais… Il est presque à l’image de l’ensemble du week-end, simple, épuré, en tout intimité.

La taille de l'univers peut varier avec vos rêves

juin 3, 2012
par myel
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La taille de l’univers peut varier avec vos rêves

C’est un plaisir certain de poster les photos, d’un concert avec le son encore dans les oreilles. La salle n’étant pas propice à filmer calmement j’ai capturé quelques images figées à l’arrachée, et enregistré qualité cassette à l’étouffée le son pour le sourire des versions acoustiques… Et tout simplement vécu le moment.

Comme je n’écris rien sans le silence, voilà déjà pour les yeux. Rodrigue à L’Antre 2 :

Ellipse.

Fin de la bande. Fin du concert. J’y avais convié une nouvelle personne, pour voir ce qui l’étonne, ce qu’elle perçoit, si la petite fenêtre de l’immersion en terrain foli allait s’ouvrir facile. Ça a pas mal marché puisqu’elle me demande de lui permettre de réécouter, plus attentivement maintenant les versions officielles.

Fini la démesure irréaliste d’Orsay, L’Antre 2 est une salle lilloise intimiste, pour un mode “duo” et les retrouvailles d’un public éclectique d’habitués, nous étions comme un gant.

Pas de routine, rien d’attendu. Renversée dès le premier titre, inédit balancé sans prévenir, sans le temps de s’en remettre non plus… “Tout s’apprécie mieux avec le temps, tu verras… / … sur les pavés, laisser le mal aller… /… parfois je me dis que se plaire c’est mieux que s’aimer… / … à mort comme Harold et Maude…”

Versions épurées, retravaillées, démaquillées, sans fard et glissantes au piano comme j’attendais depuis tant, de temps le Bal des sorcières, depuis le Biplan 2009… J’en rédigerai pas la playlist mais relèverai la toute petite “Vive l’anarchie”, l’envolée de la salle faisant trembler l’estrade comme des apaches, et la présence exceptionnelle d’une dame contrebasse dans la Chambre alvéole.



OLYMPUS DIGITAL CAMERA Retour jusqu’au métro, le beffroi éclairant bienveillamment Lille-la-nuit. Mon nouveau sac en papier fétiche à la main : “La taille de l’univers peut varier avec vos rêves”. Comme une référence subliminale, à celui qui n’a de bornes que l’imagination…

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Edit anachronique.

C’est qu’une semaine plus tard j’ai rangé les fichiers, et constaté l’existence de vidéos parmi eux, instants fugaces que mes mains ont saisi sans que j’en sois consciente… J’avoue c’est perturbant, et mal cadré, mais sans doute c’était mes oreilles qui ont manigancé ce plan juste pour le son. Le saura-t-on jamais.

mai 30, 2012
par myel
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L’air chaud, les regards et la peau

Je suis sortie en robe, courte et légère. Et je l’ai vécu comme un défi personnel…

L’hiver me décomplexe, sous les robes noires voire sous les pantalons j’enfile une paire de collants et voilà, le ventre plat et les jambes de pin up. Par dessus (le marché) un manteau, ni vue ni connue je parcours Paris sans (trop) réfléchir.

L’été a déferlé d’un coup, et j’ai pris conscience de la phobie sociale de ma peau. Qu’il lui fallait une préparation psychologique avant de mettre le nez dehors. Une transition saisonnière ou bien bam le choc.

Quand je me suis retrouvée en manches courtes il y a quelques semaines j’ai senti ce malaise, de devoir tomber le manteau sans l’avoir prévu. Mes bras n’en sont pas revenus.

J’avais réussi à garder mes jambes secrètes jusqu’à ce soir. Quand ma tenue d’intérieur pas sortable n’admit pas d’être remplacée par un jean. En vrai c’est mon corps qui ne l’aurait pas permis, tant il fait de nouveau lourd. J’ai changé de robe mais pas pour plus longue. Une de l’année dernière un peu moins large qu’avant parce qu’il y a eu l’hiver. Glissé mes pieds dans des escarpins-chaussons. Et je suis sorti avant d’angoisser.

Et mes jambes ont pris l’air. Personne ne m’a jeté de pierres. J’ai quand même eu la trouille, des regards mais j’allais pas loin, juste à l’épicerie du coin. Peur qu’on raille mes gambettes blanchettes agrémentées de cicatrices des vingt-et-une piqûres qu’un insecte me fit au printemps (en une seule nuit) avant de disparaître. Sans doute d’overdose. Peur qu’on moque mes formes dans mon dos. Peur qu’on me trouve charmante surtout, qu’on trouve trop audacieux de sortir ainsi pour acheter du pain.

Depuis que je ne travaille plus j’ai perdu les repères sur ce qui est mettable en société. Est-ce admettable d’assumer un décolleté ? De vouloir paraître plus grande avec des jupes plus courtes ? De ne pas chercher à cacher toutes ces imperfections ?

Parfois j’aimerais juste être invisible.

C’était un post-courage avant d’aller faire ma valise pour un week-end débordant.

mai 29, 2012
par myel
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Automotisme #1

Je suis épuisé de cette amertume. Des aubes ouvertes aux moins que rien. De la verdure qui tait son nom. J’ai parcouru des pages vides et je le tiens, le trésor candide et certain : c’est la nuit que tout se décide. N’ayez crainte. Les altercations ne viennent pas de là, de moi. Je n’ai rien fait pour vous empêcher, de mettre bas à vos idées, j’ai juste un jour le drap soulevé, pour y trouver l’orage et je l’ai libéré. J’ai parcouru des pages pleines, arrogé les mots des passants, j’ai par delà les herbes couru, et je me pose, sur votre tête ce matin, insecte vain, vous ne comprenez pas ma verve. Je n’en demeure pas moins serein.