Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

février 10, 2015
par myel
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On est tous enfants face à la médecine

On est tous enfants face à la médecine.

Je rentre les yeux humides, le bras gauche en vrac, et le moral en berne. On pourra dire que je suis trop sensible, que le monde adulte n’est pas comme un grand plaid tout doux, je m’en moque bien j’étais chez un médecin.

Dans mes souvenirs le docteur avait une vieille maison de ville avec un grand couloir, comme la mienne, à gauche la salle d’attente, à droite le cabinet, plus loin c’était chez lui on n’allait pas y regarder. Le docteur avait de grandes mains, un air sérieux et souriant à la fois, accueillant. Il disait “qu’est-ce qui vous amène ?” avec un ton légèrement étonné qu’on entendait comme un “vous n’avez pas si mauvaise mine”. Il avait le temps d’écouter les grosses déprimes, d’ausculter de la tête aux pieds et hop un tour sur la balance même quand on venait pour un rhume qui traaaîne en longueur. Il connaissait des spécialistes et les recommandait, pouvait même arranger des rendez-vous, suivait toujours l’enquête quand on nous suspecte une maladie rare. Il s’inquiétait, il rassurait. Il disait au revoir et nous serrait la main en nous raccompagnant dans le couloir.

A l’hôpital aussi, même les pédiatres les plus speed avaient de la considération, ce qui n’empêche en rien d’être efficace. Au début j’étais étonnée de celui qui dictait son compte-rendu en fin de rendez-vous dans un dictaphone, mais j’appréciais qu’il s’arrête à chaque fin d’idée pour attendre notre confirmation, même juste d’un hochement de tête vers le regard, ça validait qu’en termes d’infos on était d’accord et au même niveau.

Puis j’ai grandi. Puis j’ai déménagé. Puis il y a eu des accidents avec plusieurs praticiens.

Après la pédiatrie, pour les maladies rares, fallait aller voir un médecin d’adulte, toute seule. J’avais 18 ans j’avais voulu donner mon sang et j’avais découvert que le traitement que je prenais à vie était à éviter en cas de grossesse pour risque de malformations de l’enfant. J’étais perdue je voulais des réponses, des alternatives, des solutions. Il m’a dit que de toute façon, ce n’était pas le moment d’y penser. Je n’y suis jamais retournée.

Pour rester dans le thème des accidents j’ai percuté quelques gynécologues dont une que je n’oublierai pas. Qui repartant vers son bureau, moi sur la table, a dit “J’vous ai bien fait saigner”. A la limite ce n’est pas la phrase qui dérange mais le ton et le regard façon “ma pauv’ fille” en tendant un rouleau de papier pour que je me rhabille aussi bien que possible. Honteuse. Alors qu’elle n’avait pas une piste c’était à moi que j’en voulais. Puis on m’a présenté une dame qui donne des pilules comme une guérisseuse. Puis j’ai déménagé. Trois ans que je n’ai pas osé franchir le pas d’un nouveau cabinet.

Les dentistes ont mauvaise image mais là j’ai toujours tenu bon. Malgré l’appareil à radio qui est en panne parce qu’il fait plus de 23 degrés faudra revenir cet hiver pour vérifier que le plombage est bien fait. Malgré, quand ma dent a commencé à partir en morceaux, que ce n’était pas grave le reste tenait bien. Malgré, quand la douleur a rappliqué d’un coup pointu en mangeant du pain, qu’il a fallu cinq jours pour avoir rendez-vous, les standards de tous les dentistes du centre-ville étant fermés le jeudi. Malgré, quand il a regardé la radio après un ça devrait aller, qu’il ait demandé “ah mais vous avez eu mal, vraiment fort ?” Ah oui elle est fendue jusqu’à la racine maintenant à cause de ce plombage d’été va falloir l’enlever. Je tente de poursuivre avec ce troisième dentiste mais, quand j’y retourne pour faire soigner une carie visible, il m’annonce à la fin du rendez-vous qu’il en a soigné quatre autres (fictives ?) que ça fera plus de 100€ alors qu’il sait que j’attends une réponse de la CMU, et qu’il faudra revenir plus tard pour celle qui fait mal ce n’était pas pour aujourd’hui. J’y suis retournée car ça faisait mal, et voilà, le lendemain je déménageais.

Il n’y a pas eu que des mauvaises aventures, il y a cette dame qui donnait du myolastan quel que soit le symptôme parce que je suis “une stressée de la vie” mais avec un bon fond. Je me demande ce qu’elle est devenue depuis le retrait du marché (décollement généralisé de la peau, l’effet indésirable qui rajoutait du stress). Il y a eu des “neutres” qui renouvellent les ordonnances et conseillent sur les petits soucis.

Puis j’ai déménagé. On dirait que c’est la quinzième fois mais jusque là c’était en désordre, seulement trois.

En dehors d’une maladie identifiée et de ma contraception, je suis plutôt en bonne santé. Je vais rarement voir le médecin j’attends que la grippe passe, que la toux passe, que le mal de dos passe, en général tout passe. Restent les ordonnances, ah et un rappel de vaccin auquel on n’avait pas pensé, et un renouvellement administratif, si peu.

Je rentre aujourd’hui secouée parce que pour moi un médecin ne rentre pas dans son bureau après avoir sorti le patient d’avant sans vous inviter à le suivre, dit bonjour, ne mâche pas de chewing-gum, ne le recrache pas dans sa main, ne dit pas “vous avez quoi ?” sèchement comme phrase d’accueil, ne menace pas de ne plus prescrire la pilule en cours en débitant à 100 à l’heure sans laisser le temps d’expliquer le parcours chaotique qu’on a eu jusque là, ne répond pas à des journalistes au téléphone de longues minutes pendant la consultation, ne leur dit pas qu’un patient est “vendeur” pour un reportage parce qu’il a une maladie grave et visible, ni que la vie des médecins faut pas croire que c’est “le renouvellement de la petite…” mais qu’on passe une heure en visite pour des soins palliatifs tout le temps, il ne dit pas ça devant un patient, surtout pendant un rendez-vous de type suivi de maladie longue, surtout lors du premier, non mais 33€ vous voyez y’en a marre de bosser gratos, il ne revient pas après avoir expédié son vaccin, ajouté qu’on avait vieilli, passé 25 ans pour les grossesses et les pilules tout change faut vite y penser, et sinon j’en étais où, ah c’est bon, faut que je me dépêche je suis en retard, il vous fallait autre chose, un dossier à remplir faites voir, faut que je mette quoi ? et le vaccin ? bah ça va vous faire mal comme si vous aviez fait un tennis c’est tout (merci je suis gauchère, oui même sur l’ordi). Il ne part pas demander des photocopies et chercher le patient suivant avant que vous soyez rhabillée vous n’avez qu’à descendre chercher vos papiers à l’accueil. Un médecin dit “au revoir”.

On n’est pas du bétail il existe la politesse, le respect, l’écoute. Le minimum.
Certains sont capables en urgences de ne pas courir et en un rien de temps vous posent et rappellent l’essentiel, avec humanité simple. Et dans la même ville, et dans le même bureau.
Pourquoi d’autres semblent expédier les cas sans les regarder ? On pourrait trouver mille raisons, le contexte politique, la difficulté réelle que je ne nie pas j’ai lu des témoignages côté médecins qui n’ont pas à rougir.
Mais j’écris aujourd’hui avec de la colère car j’imagine ces situations multipliées par des milliers, qui blasent les médecins, qui blessent les patients, qui évitent les médecins, qui se limitent aux urgences, qui n’en peuvent plus, cercle vicieux.

Il reste le fait que même adulte et sans symptômes visibles sur le bout du nez, on reste malade, donc faible, et dans l’attente d’un temps d’échange pour comprendre les problèmes et y trouver des solutions. Tout simplement.

Qu’aujourd’hui au regard de ces quelques expériences, des échos de mon entourage, de ceux qu’on trouve en ligne, j’ai peur d’aller chez un médecin, je n’ai plus de confiance par défaut. Le peu qu’il restait a été sérieusement abîmé aujourd’hui.

L’enfant malade en moi ne peut compter que sur lui-même ; avec son gros dossier sur le dos il cherche une veille maison.
Je sais qu’elles existent encore, j’espère en trouver avant d’y mener (croisement de doigts : le moins souvent possible) mes propres enfants.

février 3, 2015
par myel
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Phase février

Propeller - Brooke Shaden

Propeller – Brooke Shaden

Mardi comme un lundi. J’apprends à me présenter comme j’avais oublié : un deux trois voici mon CV. Regarde j’ai mis du bleu tout doux pour ne pas froisser les yeux des gens qui travaillent, qui seraient pas habitués à la lumière… La phase février c’est de décider à quelle vitesse on peut rouler, qu’apprendre seule ? quand comment aller vers les autres ? Et que faire du job qu’on avait installé depuis un an et demi dans la chambre d’amis (pour faire simple) ?

Dans la bonne voie les réponses tombent, ou plutôt s’élèvent. Et les portes s’ouvrent, et les rencontres se multiplient, à petite échelle car toute petite ville, mais le printemps arrivera plus tôt ici-bas. Se donner les moyens, apprendre apprendre apprendre, intégrer pour évoluer. La phase allant vers mars mettra les choses en place pour que tout roule et que s’invitent à nos tables des projets foufous et des revenus stables.

La fantaisie derrière l’oreille, je cesse d’aller contre mon gré, sans me ranger tout à fait.

Beautiful Ice covered morning - Megan LaBonte

janvier 26, 2015
par myel
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Winter is here

Beautiful Ice covered morning - Megan LaBonte

Beautiful Ice covered morning – Megan LaBonte

Le 26 janvier s’apercevoir que le fond d’écran de l’ordi indique encore “autumn is here”. Hiberner c’est sérieux, ça se fait qu’en entier : dormir le jour qui ne se lève pas vraiment, souper, penser, faire des points, des projets, comme si on était encore entre deux années. Fin janvier.

Je façonne l’agenda 2015 de mes mains ces jours-ci, reprenant le filofax usé tel quel l’an dernier, mais avec un peu plus de couleurs, sans recharge toute faite, les feuilles imprimées maison et perforées patiemment. La partie agenda est opérationnelle, une teinte par saison, deux autres jeux de nuances se préparent à leur rôle parallèle qui n’est pas encore très très défini. Fin janvier, pas fini mais en cours.

Ces pages réclament aussi des mutineries, je lis, je visionne, je me documente en replay les jours de travail manuel, et je n’en écris rien. Ça donne l’impression que tout file en surface et rien n’en reste. Dans l’analyse d’ici j’ai souvent observé : j’écrivais quand ça n’allait pas, pour défouler des idées noires, grises, opaques, le nombre d’articles annuel, mensuel, reflétant l’état d’esprit du moment. Aujourd’hui j’inverse l’idée, si écrire fait du bien, c’est un exercice à ouvrir à tout moment, d’autant plus quand les idées sont claires pour les partager.

Je remarque : il y a deux niveaux de recul et plusieurs fois cette année j’ai fait un pas de plus. Le recul critique dégageant les logiques, les causes et les travers. Et le recul lointain qui porte à lâcher prise, à s’autoriser plus de liberté, à relativiser. 

Ecrire n’est pas forcément fondateur, ne regorge pas toujours de codes secrets, tout ne se publie pas mais contribue à l’objectif premier, s’exercer la mémoire et voir le temps passer.

janvier 19, 2015
par myel
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L’équilibre, terre de contrastes

Untitled -  Sarah Ann Loreth

Untitled – Sarah Ann Loreth

(Vendredi), d’abord il y a le souffle. On est là pour se positionner, faire des choix, s’ouvrir au monde puis se fermer à la plupart des possibilités.

Je suis une fille des opportunités. Ne l’est-on pas tous ? Les idées fixes m’effraient, me fascinent, j’aimerais en avoir, être convaincue et convaincante, pendant des années. Peut-on vraiment ? Oui sans doute quand on trouve une voie. Sans ça je navigue, veillant les chemins, traçant des aléas de mes petits pas, ce qui n’est pas rien, ce qui n’est plus le sur-place tétanisé d’il y a quelques années.

J’ai connu la liberté, j’ai connu le sentiment d’oppression. On m’a dit “tu es capable de tout”, et aussi que rien n’était assez bien. Pas en même temps, évidemment. S’éloigner du monde professionnel, des études et ne plus être évaluée, c’est ne plus savoir ce qu’on vaut. Et peu à peu j’ai pris peur de tout, de ne plus être à la hauteur, face à tout.

Je ne crains pas le vent, j’aime le terrain, l’inconnu, tant reste à découvrir. Et en même temps je cherche de la tranquillité, me planquer dans un coin sans demander mon reste. Dans la tempête on cherche une zone de confort. Sans la tempête on s’y endort.

Qu’ai-je appris aujourd’hui ? J’avais peur d’être ouverte à toutes les options, je sais désormais que je suis capable de restreindre à des essentiels. Que ma sélection n’est pas la même que celle du voisin, qu’un sens peut en sortir, aussi multiple soit-il.

Je ne suis pas ici pour parler concret, ce n’a jamais été le lieu, mais. Dans la recherche d’harmonie à cette étape de ma vie où tout roule en dehors du travail je voudrais aller vers. Un emploi stable, et s’il faut passer par des virages de découverte instable j’en ai encore un peu le temps. Un environnement rassurant et stimulant à la fois. De l’autonomie cadrée pour reprendre confiance en mes capacités. Un maximum de transparence et de sincérité dans les méthodes et les valeurs appliquées.

Bonjour les exigences. Bonjour l’acceptation des règles.

(Deux jours plus tard à tête reposée), je reviens sur l’équilibre. Une grande ligne est une option simple : on se rencontre, et toi tu fais quoi dans la vie, je travaille ici-bas. Tu te fais une idée carrée, on s’arrête là ou pas. L’équilibre en option c’est aussi l’histoire de ces pointillés, de ma vie, je suis tout à la fois. Ne plus raisonner en opposition, ne plus se faire un souci du fait d’aimer les chiffres et les lettres, les études et le grand air, l’effusion et les lignes pures. Tout mettre sur la balance, doser, ajuster… Ce qu’on ne fait pas au travail on le garde pour compléter sa journée.

Ainsi faire des choix c’est organiser. Faire de mes contrastes une force et gagner en maturité. Dire “je suis comblée je suis prête à donner”. S’ouvrir aux autres sans craintes de se diviser, de partager.

L’équilibre serait de distinguer ce que j’aime faire sans cadre, de ce que je sais faire d’utile. Un soulagement : se faire plaisir sans pression devient possible. Une évidence : mettre en lumière ce que j’ai réussi pour en accepter la logique. Une double-porte nouvelle, barrer l’idée toute faite qui dit que l’idéal c’est “trouve ce que tu préfères et donne-toi les moyens d’en vivre”. Quand on n’a pas de préférence c’est le pire des adages. J’embrasserai plutôt l’idée de ces facettes qui se côtoient pour créer du volume. Accepter d’être multiple et intégrée, tout simplement. Lâcher prise. Poser les armes. Cesser de voir un dilemme dans ce qui est richesse.

Faire un mille-feuille de la vie : de ses contraintes un agenda feuilleté, entrecoupé d’épaisses douceurs à la vanille. Et la déguster comme une chance.

décembre 30, 2014
par myel
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Par la fenêtre

day 10 of 365 days project.

Par la fenêtre, j’entends, les ragots des locaux
Revenant du marché, victuailles plein le dos
Perchés sur leurs épaules, tous les problèmes du monde.
Ils s’en vantent et s’en plaignent et râlent à la ronde
“Ah cette vague de chaleur va nous cramer les vignes
Et le pétrole qui monte, si ça c’est pas un signe…”
De la terrasse en face le brouhaha chantant
De l’Europe en visite me rappelle hors du temps.

Par la fenêtre, entre la lumière du couchant
Dorée comme un feu livré en appartement
La rivière m’appelle à la promenade, dehors
Automnale, sereine, la nature sans bruit s’endort.
Et j’observe les feuilles s’entassant dans la cour
Qu’ai-je à faire des dossiers sur mon bureau en cours ?
Je veux juste me fondre pour un temps, fougère rousse,
Dans la saison la plus romantique, la plus douce.

Par la fenêtre, je vois les bandeaux clignotants
Racoleurs, enchanteurs, martelant, scintillants
Les jingles bêlent, grondent, sur les parents pour qu’ils
Cèdent à l’esprit des fêtes, marionnettes sur leur fil
Abrutissent les enfants qui prendront le relais…
Je rêve de moments simples, sans prix et sans délai
De magie quotidienne, d’histoires au bord d’un thé
De rapprochements sincères, d’aimer de qualité.

Par la fenêtre ouverte, je laisse entrer le vent
Un renouveau se mêle aux projets permanents
Je vois les cheveux s’envoler, tant de virages
S’amorcer dessinant les rires sur nos visages
J’aime encore les conter, mais les passants me lassent
Ils ne ressemblent pas assez au temps qui passe
Je ferme la fenêtre et plonge dans ton regard
Me narrant la plus belle, la plus forte : notre histoire.

En écho à “par la fenêtre” de Ses lignes

Doppelgänger - Julie de Waroquier

décembre 29, 2014
par myel
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Une toute petite voie

Doppelgänger - Julie de Waroquier

Doppelgänger – Julie de Waroquier

C’est une toute petite voie. Réveillée par une toute petite question : qu’est ce qui te secoue bon sang ? Un murmure, coule, se repose, rêve et quand il s’épuise, (me) gronde. C’est une voie sourde, opaque, elle ne cesse de répondre et s’entête : j’aime ressentir, les zones franches, le bouillonnement, les explosions, les indiscrétions, foisonner, comprendre, et que tout s’apaise en une évidence. J’aime ressasser les démons, aussi, car les mots se nourrissent de nos failles, craintes, crevasses, espoirs et fracasses.

J’ai déjà écrit ce texte mille fois, et je refuse d’y voir une ouverture. Comment y croire ? Peut-on répondre une bonne fois pour les autres à ce qui nous ronge ? Je suis instable, je ne sais pas exprimer ce que j’aime au monde. J’aime, aimer. Ce qui me plait c’est quand il y a de la magie, elle peut être en toute chose. Ce qui me plait c’est la passion avec du fond, c’est l’improvisation avec des cordes, c’est pouvoir être en marge avec un nid douillet. Pourquoi choisir ? “Parce que, ce qui te plait c’est le jeu, avec moi tu crées les règles, tu maîtrises le temps, le ton, et le verbe crée la surprise” griffonne la petite voie des mots.

Ne pas choisir, mais l’écrire, sans définitive. Continuer l’enquête, inventer des chemins, relire interpréter, je suis ce que je fais. Je me crée des reflets.

“Ce soupir, rire, ces larmes qui montent quand tu poses REFLETS sur l’écran, tu la vois l’évidence ? Tu la sens ma présence ?”

J’ai peur de ce qui pourrait naître de mes mots, malgré les années de tracés déjà dans le dos. J’ai envie de parcourir cet espace immense, et la voie désuète me crie par la fenêtre des jardins, des orages, des folies, des ombrages, des charmes et leurs feuillages. A l’orée de l’enquête, je sors le nez du bois, à la rive de l’ensuite je sais que j’y suis presque. La voie riant tout bas je la laisse entrouverte.