Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

juillet 15, 2013
par myel
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Les beaux jours

angleterre06

Un vent d’abandon souffle mon été. Réchauffe la peau. Trace des sourires en reflet dans les yeux.

Je n’avais sincèrement pas imaginé (re)trouver à Lille ces perles qui m’y entourent… débarquent à la gare, murmurent des fleurs douces dans une boîte aux lettres, improvisent des terrasses, des marchés, des pique-nique, des soirées latines, des départs sur le pont, sous le vent.

Je n’avais pas vu venir les beaux jours. Les nuits blanches. La lumière qui s’estompe en prenant tout son temps, freine sur les pupilles, colore sur un air volant mes épaules.

Insouciante et surprise, je fonds dans les bras de l’été, qui me soulève.

juillet 10, 2013
par myel
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“Au Japon…” (album photo)

Y’a du retard ici, des raisons d’avoir fait traîner les mots sur le Japon, tout en laissant celui-ci me hanter… Impossible de parler de la suite sans avoir partagé ces trop nombreuses photos.

japon 2013

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En rentrant fin mai c’était agaçant, à peine les pieds en France ou en Italie, je n’avais à la bouche que des phrases commençant par “Au Japon, ils…” auraient fait autrement. Les trottoirs seraient propres, sans cabosses, les piétons attendraient au feu rouge même la nuit, même dans les grandes avenues vides, on oublierait les tags, la fraude, les bousculades aux heures de pointe, les sièges de train dans le sens inverse de la marche, on troquerait les décolletés contre des mini-robes, on mettrait des chaussettes mignonnes dans nos sandales, on aurait des ombrelles (je veux !), des biches en liberté, des bouddhas de seize mètres, des repas mystérieux, des toilettes musicales, des portes coulissantes, et des pandas partout, des écrins de nature en forêts de buildings, restaurant au 3ème et au 5ème étage, assourdissantes salles de pachinko en bas, des formules en français teintées surréalistes, de la mayonnaise frite au four, des passants ivres à 22h, encapsulés à minuit, le soleil se lèverait à quatre heures, se coucherait avant dix-neuf heures, les villes seraient des musées en plein air, chaque détour une attraction, chaque habitant le héros d’un roman, sauf qu’on serait analphabète ou presque, même dans un sens logique, allez faire comprendre à des parisiens que là on paye le bus en descendant, dans une petite boite à honnêteté, que la nourriture est peu chère, que les hôtels non plus, qu’on vous laisserait parfois faire votre propre futon en cherchant des vidéos sur youtube, oui j’ai déjà parlé des biches en liberté, qui se laissent caresser, qui dévorent du papier, qui sont peut-être le secret des trottoirs propres (idée!), qui impriment sur la paume des mains l’envie d’y retourner…

 

juin 11, 2013
par myel
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Jeune et Jolie {avant-première}

jeune_et_jolieElle est belle, insolente, séduisante, sous les yeux sublimant, caressant de François Ozon Marine Vacth incarne Isabelle. Ou Léa. L’adolescente de 17 ans s’essaie à l’âge l’adulte en ouvrant son corps à la sexualité, en vendant son corps aux adultes. Pas pour l’argent, par jeu, par choix…

Jeune et Jolie raconte avant tout l’histoire d’une année, des amourettes d’été qui n’ont pas d’importance, de l’engrenage des rencontres faciles, des dangers qu’elles peuvent entraîner. L’histoire d’une famille bourgeoise comme il faut, sans problème jusqu’au jour. Et jusqu’à l’éveil du printemps qui nous sort de cet aperçu d’une réalité, sans la juger.

J’ai eu l’occasion de voir ce film en avant-première lors d’une soirée suivie d’une rencontre avec le réalisateur et les acteurs principaux (la mère, la fille et le fils), sans avoir rien lu par avance, juste compris le thème au travers de la bande annonce. Evidemment ça m’a touché, la prise de conscience du corps et du regard des autres, la sexualité rendue à un simple service et la famille qui ne peut pas se préparer à gérer cette situation.

On ne tombe heureusement pas dans un débat sur l’exploitation du corps des mineurs, sur la dénonciation d’un phénomène en banalisation dans la société actuelle, on évite la morale. François Ozon expliquait ce soir qu’il aurait pu s’agir de drogue, d’anorexie, de toute situation dans laquelle peut se retrouver une adolescente sans repères, qu’il voulait nous parler de ces instants-là. Le traitement en quatre saisons (rythmées par des chansons qui n’ont eu à mes yeux aucun intérêt) rythme ce récit de passage, l’apprivoisement de l’image de soi, des pouvoirs de la jeunesse et du mal qu’on peut faire aux autres sans y réfléchir.

Et, mais la salle s’est plusieurs fois mise à rire aussi, de situations cocasses qui rendent le ton léger.
Et, mais que ces femmes sont belles !

Sortie prévue le 21 août 2013.

Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.

juin 11, 2013
par myel
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Mama (I’m back)

mamaEvidemment ce n’était pas malin de filer plusieurs semaines à l’étranger : sur ces pages tout semble endormi et le cinéma japonais, en japonais n’était pas au programme de mai (alors qu’en juin ce sera sous-titré).

En rentrant j’avais l’impression d’avoir pris du retard dans une mission, de n’être plus à jour, d’avoir loupé des épisodes. Des films de mai je dois trier ceux que je voulais voir, qui ont quitté les salles ou qui y tournent encore.

Le premier rattrapage en rentrant fut Mama, la bande-annonce était terrible et l’avoir vue deux fois en tremblant à chaque fois ne pouvait qu’être un signe de réussite. Bon j’ai été déçue, j’en attendais bien trop.

“Il y a cinq ans, deux sœurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux sœurs sont suivies par une présence maléfique… “

Déjà il ne passait plus que dans un seul cinéma lié à la carte UGC près de Lille, le Duplexe à Roubaix. Donc en VF. Mauvaise idée. Les fillettes sont vraiment flippantes dans les attitudes et les regards mais souffrent du doublage, et les acteurs adultes peinent à convaincre donc j’accuse encore la vf, peut-être à tort.

Ce qui m’a le plus dérangé est lié au genre… Comment dire… J’aime les ambiances oppressantes, comme dans la bande-annonce, qu’une présence nous enveloppe, envahisse la salle. Qu’on puisse l’imaginer, la ressentir, la construire à base de toutes nos angoisses. Dans ce thème de la mère fantomatique, prenant jalousement soin de ces petites filles, je n’avais pas envie que l’image lui donne un visage, la matérialise à l’écran. Dans mon optique ça renverse tout le film et le rend trop classique, voire même comique : on s’attend à la voir apparaître à chaque instant (j’ai sursauté une fois, j’avoue), elle poursuit ses rivaux qui finissent par faire sourire aussi surtout vers les derniers instants qui, sans les raconter, partent un peu dans le ridicule hormis le dénouement tout final.

Mama reste un film divertissant, le sujet bien traité, les fillettes retrouvées dans un état complètement sauvage sont plus effrayantes que leur ange gardien… Ne pas trop en attendre, c’est tout.

Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.

juin 11, 2013
par myel
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Cartes postales de Rome

On la joue inversée ? On se dit que les souvenirs les plus frais sont les premiers à conter ? On redécolle pour Rome ?

Rome n’est pas l’Italie. Pas pour moi. L’Italie c’était la famille, les villages accrochés dans les montagnes, l’été. Rome c’était l’aventure d’une journée en voiture, le marathon des monuments et le McDo crado. Et la jupe rose fendue, débardeur arc-en-ciel. Fallait dépoussiérer tout ça.

photo rome 2013

Voir l’album photo ” Rome 2013 “

D’où l’idée d’une courte évasion, façon Barcelone ou Madrid, mais à deux en raison des dates. On a repris le marathon, sur deux jours s’épuiser les pieds, parcourir (presque) toute la ville et malgré les embûches. Trouver un plan étant le Graal, même montées dans un tram rien n’assurait de trouver le trajet de la ligne ! Un soir au calme, deux jours de ville, une escapade à la plage, et du shopping bredouille. Ici n’est pas l’endroit pour tout compter, mais sachez pour le vrac : ne pas sortir du plan, croiser trop de chinois, et trop de poulpe et bien trop de poisson, le balcon enchanteur, la mosaïque, les pâtes à la lumière clignotante, le sable sans serviette, les gâteaux aux étoiles, jamais trop de fontaines, et des orages, quand on a mis les pieds au Vatican, ou pour nous empêcher de se coucher trop tard. Et du soleil et des couleurs, et des cartes postales…

juin 10, 2013
par myel
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Atterrissage

oiseau-bleu-japon

Thé au lait, pain d’épice, shorty, machine en boucle et les kit kat sakura-matcha qui vibrent dessus quand ça remue tout le studio. La dévastation causée par l’absence et le déballage express des deux valises nippones pour n’en faire qu’une à Rome commence à s’estomper. Machines en boucles. Accumulation de poussière dans tous les coins. Frigo vide. Trente-deux gigas de souvenirs à trier, plus tous ceux qui sont seulement dans la tête. Même que je retourne au ciné, même que l’accueil lillois fut des plus chaleureux, même que ça fait du bien d’être juste chez soi, même si j’ai peur du contrecoup. Retour ici en pointillés, le temps de tout ranger, de griffonner des billets étrangers : l’envie d’écrire est on ne peut plus criante. L’envie de prévoir le prochain avion aussi.