C’est une toute petite voie. Réveillée par une toute petite question : qu’est ce qui te secoue bon sang ? Un murmure, coule, se repose, rêve et quand il s’épuise, (me) gronde. C’est une voie sourde, opaque, elle ne cesse de répondre et s’entête : j’aime ressentir, les zones franches, le bouillonnement, les explosions, les indiscrétions, foisonner, comprendre, et que tout s’apaise en une évidence. J’aime ressasser les démons, aussi, car les mots se nourrissent de nos failles, craintes, crevasses, espoirs et fracasses.
J’ai déjà écrit ce texte mille fois, et je refuse d’y voir une ouverture. Comment y croire ? Peut-on répondre une bonne fois pour les autres à ce qui nous ronge ? Je suis instable, je ne sais pas exprimer ce que j’aime au monde. J’aime, aimer. Ce qui me plait c’est quand il y a de la magie, elle peut être en toute chose. Ce qui me plait c’est la passion avec du fond, c’est l’improvisation avec des cordes, c’est pouvoir être en marge avec un nid douillet. Pourquoi choisir ? “Parce que, ce qui te plait c’est le jeu, avec moi tu crées les règles, tu maîtrises le temps, le ton, et le verbe crée la surprise” griffonne la petite voie des mots.
Ne pas choisir, mais l’écrire, sans définitive. Continuer l’enquête, inventer des chemins, relire interpréter, je suis ce que je fais. Je me crée des reflets.
“Ce soupir, rire, ces larmes qui montent quand tu poses REFLETS sur l’écran, tu la vois l’évidence ? Tu la sens ma présence ?”
J’ai peur de ce qui pourrait naître de mes mots, malgré les années de tracés déjà dans le dos. J’ai envie de parcourir cet espace immense, et la voie désuète me crie par la fenêtre des jardins, des orages, des folies, des ombrages, des charmes et leurs feuillages. A l’orée de l’enquête, je sors le nez du bois, à la rive de l’ensuite je sais que j’y suis presque. La voie riant tout bas je la laisse entrouverte.