Elle est belle, insolente, séduisante, sous les yeux sublimant, caressant de François Ozon Marine Vacth incarne Isabelle. Ou Léa. L’adolescente de 17 ans s’essaie à l’âge l’adulte en ouvrant son corps à la sexualité, en vendant son corps aux adultes. Pas pour l’argent, par jeu, par choix…
Jeune et Jolie raconte avant tout l’histoire d’une année, des amourettes d’été qui n’ont pas d’importance, de l’engrenage des rencontres faciles, des dangers qu’elles peuvent entraîner. L’histoire d’une famille bourgeoise comme il faut, sans problème jusqu’au jour. Et jusqu’à l’éveil du printemps qui nous sort de cet aperçu d’une réalité, sans la juger.
J’ai eu l’occasion de voir ce film en avant-première lors d’une soirée suivie d’une rencontre avec le réalisateur et les acteurs principaux (la mère, la fille et le fils), sans avoir rien lu par avance, juste compris le thème au travers de la bande annonce. Evidemment ça m’a touché, la prise de conscience du corps et du regard des autres, la sexualité rendue à un simple service et la famille qui ne peut pas se préparer à gérer cette situation.
On ne tombe heureusement pas dans un débat sur l’exploitation du corps des mineurs, sur la dénonciation d’un phénomène en banalisation dans la société actuelle, on évite la morale. François Ozon expliquait ce soir qu’il aurait pu s’agir de drogue, d’anorexie, de toute situation dans laquelle peut se retrouver une adolescente sans repères, qu’il voulait nous parler de ces instants-là. Le traitement en quatre saisons (rythmées par des chansons qui n’ont eu à mes yeux aucun intérêt) rythme ce récit de passage, l’apprivoisement de l’image de soi, des pouvoirs de la jeunesse et du mal qu’on peut faire aux autres sans y réfléchir.
Et, mais la salle s’est plusieurs fois mise à rire aussi, de situations cocasses qui rendent le ton léger.
Et, mais que ces femmes sont belles !
Sortie prévue le 21 août 2013.
Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.