Au début des années 70, Sixto Rodriguez enregistre deux albums sur un label de Motown. C’est un échec, à tel point qu’on raconte qu’il se serait suicidé sur scène. Plus personne n’entendit parler de Rodriguez. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu’il le sache, son disque devint un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Des années plus tard, deux fans du Cap partent à la recherche de « Sugar Man ». Ce qu’ils découvrent est une histoire faite de surprises, d’émotions et d’inspiration. (synopsis SensCritique)
Après avoir attendu samedi soir que Sublimes Créatures prenne un tour rock & roll*, fallait dimanche que je plonge dans une histoire avec des guitares, quelque chose de plus étonnant : Sugar man tombait à pic !
Je l’avais repéré dans le programme du Majestic, un documentaire rock sur un inconnu-star des années 70. Y-a-t-il vraiment de quoi en faire un film ? Oh oui ! Et la réalité offre même, le meilleur scénario que je n’avais croisé depuis longtemps. Un destin incroyable, même devant les images on se dit “C’est une blague”, non juste une aventure de dingue.
Faut le voir comme un film, en évitant d’en savoir les détails avant, pour l’effet des surprises. Le documentaire est d’ailleurs tourné de façon peu conventionnelle, mêlant des extraits des morceaux de Rodriguez, des images d’époque, d’aujourd’hui, s’entrelaçant pour devenir un instant dessin animé !
J’ai l’air enflammé pourtant j’ai loupé tout le passage sur la lutte contre l’Apartheid, mes yeux fatigués du week-end n’arrivant plus à lire les sous-titres j’ai dû les laisser se reposer un peu. Ça devait être le passage du milieu, je me suis raccrochée quand la quête avançait du côté de Detroit. Presque envie d’y retourner pour rattraper ça…
Ce qui ressort surtout, au-delà du destin de Sixto Rodriguez, c’est l’immense classe de cet homme dans la vie. Il a ” l’aura des grands”, malgré une condition modeste travaillant comme ouvrier en démolition. L’intelligence d’un sage, la philosophie d’une culture accessible à plus que l’élite, le physique atypique d’un rockeur, et deux albums qui auraient pu faire partie des classiques de l’époque.
Si le succès avait été au rendez-vous. S’il n’avait pas vécu simplement dans l’ombre. Et si et si et si. Ça aurait été moins captivant si l’histoire s’était contée autrement.
* Je devais être la seule dans la salle à penser fixement qu’Alden Ehrenreich avait un air de Romain Humeau, version adolescent. Dans les cheveux, dans les mimiques, dans le sourire, le regard… Non ?
Article publié pour la première fois sur un blog parallèle, rapatrié lors de l’été 2014.