Et j’ai eu le vertige.
Pas seulement à cause du rythme inhabituel dans lequel plongeait cette semaine, même si vivre de jour fût une drôle d’expérience.
Pas seulement à cause de la foule qui bouchait les allées où je venais.
Aussi et surtout par la nature de cette foule, si agréable de prime abord. Ces femmes par milliers. A la recherche de fil, de perles, d’albums à scrapbooker, de papier à mâcher. Hm. Je dévie déjà.
En vrai j’ai mis trois jours à saturer. La chaleur s’imprégnait de tant d’hormones, synthétiques ; les néons éclairaient trop de ces doux sourires, polis.
Et j’ai eu le vertige.
Envie de caves, de sueur, de basses vibrantes et résonnantes. Envie de dentelle sur les hanches, d’un atelier pour faire des nœuds mais sur la peau.
Et j’ai eu le vertige.
Comme si j’avais quatre ans, que demoiselle d’honneur j’achevais la journée en sautant dans les flaques et roulant dans la boue. Tans pis pour la belle robe.
Hormis ce temps de tourbillon, mes yeux englués du matin, et les palpitations du café-soda du dimanche, la semaine était belle.
Je la renouvellerai sans hésiter, d’un point de vue professionnel, en prévoyant un concert dans un bar plus vite que cinq vrais jours plus tard.
J’avoue aussi que j’ai quand même craqué, parmi les stands, sur un serpent et quelques clefs factices pour accrocher aux vraies ; sur des pendentifs argentés “nature” et du lacet de cuir pour les pendre à mon cou.
Enfin, une fois rentrée, les pieds en miettes, rattrapant tous mes mails et flux, je tombai sur ce clip d’Amanda Palmer : du maquillage qui coule, une jolie rousse, des guitares… parfait pour ma balance interne !