J’ai acheté un CD. Et même plutôt deux CDs qu’un. Je ne sais pas ce qui m’a pris, enfin si, je sais, mais ça n’était pas arrivé depuis ce qu’on appelle…longtemps.
Autant ado je flânais les disquaires d’occasion avec plaisir, autant j’étais “fan d’Indochine” alors j’en ai entassé des albums, des maxis… Autant quand mon disquaire chéri (rue de la Clef, à Lille, presque en face de ma papeterie chérie) a fermé c’en était fini, de craquer sur un groupe inconnu rien qu’à la pochette, aux titres des titres ou aux prix ridicules (à partir de 50cts). C’en était même fini de dénicher de vieux albums ou singles promo d’Eiffel à prix bien plus fous qu’à l’autre disquaire en face. Bref, j’étais ado, et quand j’ai été sevrée d’Indochine j’ai entamé une cure d’abstinence de CDs car blasée de ne rien entendre de bien excitant, car aussi, faut bien l’avouer, ma banque de mp3 était tellement fournie que je n’en écoutais pas la moitié…
Sur les cinq dernières années, j’ai acquis trois albums. Le premier Eté 67 en tombant dessus par hasard, et je cèderai sur leur second à la prochaine occasion belge. Le premier Rodrigue en 2008 à la fin d’un concert où j’ai cru avoir côtoyé la foudre, son deuxième à la fin d’un autre concert électrique mais bien plus apaisée. Je n’ai pas craqué sur “A tout moment” d’Eiffel car je ne suivais plus l’actu du groupe à cette période… Leitmotiv a joué la carte du digital total… Les Dresden Dolls ont cahoté, mais là je m’apprête à cliquer sur le kickstarter d’Amanda Palmer !
Je tourne autour du pot, je remets en contexte, mais l’idée générale c’est l’expérience dans la découverte artistique. C’est le moment présent. L’instant vivant. Les sirènes des cours de marketing grondent mais j’en fais abstraction, victime des pulsions oui mais que j’aurais voulues. J’achète un disque de la main de l’artiste, ou de celle de son amie derrière la table à l’entrée de la salle. Je veux pouvoir lui dire “Ce que vous avez fait ce soir m’a renversée”… Ne pas juste glisser un boitier dans mon caddie, entre les tartines et le pain… Partager quelque chose d’humain…
Sans ça ce qui arrive à mes oreilles repose sur les radios Deezer (jazz, rock, ou de groupes choisis) mais ne se matérialise pas…
Après m’être enflammée ici, je prépare la revue de ce concert : Resistenz aux Trois Baudets. Mais vous pouvez déjà les écouter, leur myspace regorge d’extraits sonores et leur site déborde de titres mis en images animées, oui on dit clip je sais.