… que j’ai découvert avec étonnement dans mon fichier texte de brouillons. Une crise pure de mots jetés en vrac sans lieu sans accroche, juste pour voir.
On n’est pas pressés. Comme des agrumes au marché, entassés. Dans les allées de papier, je navigue, tu sais entre les lignes. Pourchasser les pensées, recueillir les idées, sans direction tracée je n’ai pas de plume et les pigeons de la gare non plus, ils ne sont pas pressés.
L’entière responsabilité de mon état est le fruit du hasard. J’en prends même pas une tranche-branche, ou je ne saurais plus m’arrêter. Il ne faut pas s’en vouloir pour le chemin parcouru, en tête, il y a toujours le drapeau blanc qui s’agite comme un rien du tout, ridicule. Insaisissable. Tu vois comme il est facile de recommencer ? De faire manger des salades à un coussin imaginaire ! Tu ne dis rien, quand je balance ma tête sur son épaule en le serrant plus fort que tout : j’ai tellement peur qu’il ne s’échappe. Qui sait si j’avais raison ? Du coton avec des pattes, en voilà bien des manières !
“Sornettes !” S’énerve le bouclier. “Si tu as l’amertume en vrac ne te décharnes pas sur des objets inertes. Calme les bises en baisers, saisis-les tous et n’en parlons plus.” Plus un instant ? Je ne devrais pas mais les après-midi pluvieux me transportent, m’isolent, et je prends tant le goût de l’automne… “Sottises ! Carabistouilles ! Entourloupes en quatre actes ! Secoue ta robe et fais la virevolter, produit un peu d’électricité au lieu de rester assise ainsi au milieu du salon !”
Il avait raison, prendre son temps est un luxe sans fin, mais qui ne mène à rien. Pauser son corps pour se charger, mais pas trop, pas trop. J’enflamme la route pour m’obliger à courir. Je l’allume de tous côtés comme je ne sais toujours pas où aller. J’attends que l’instinct au dernier instant critique me fasse faire un bond de côté vers la suite. A l’envers et du bon côté de la suite !
Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.