Je monte sur la balançoire. Il me regarde. Je décolle. Pour ce court instant je décide : je ne suis qu’une enfant. Je savoure. La tête en arrière, j’ai le vertige à chaque impulsion. Plus haut. Plus haut. Il me regarde. Je vole. Il ne sait pas à quel jeu je joue. Il croit que je suis sa petite amie. Il sourit. Je vole. Le ciel à l’envers, le vent qui frappe les joues, je retrouve. Je vole, je vis. Je lui vole cet instant. Il me regarde. Les arbres se balancent. Je suis loin, je. Jeu.
Il sourit de me voir sourire. Il ne comprend pas. Je vole. Mais. Une seconde, je lache le ciel et croise son regard. Je sais. Je sais que descendre de la balançoire, ce sera tomber. J’aime être adulte, malgré la violence, malgré. Avec les plaisirs. Je suis un moment ailleurs. Laisse moi apprécier. Je souris, malgré la douceur. Malgré l’innocence que j’ai, là. Que je perdrai en sautant de la balançoire. En sautant dans ses bras. Je souris malgré.
Et si. Si je l’emmenais. Si je lui montrais comme c’est doux. De voler. Il me regarde. Je vole. Plus haut. Plus haut. Je saute.
Article sélectionné et importé des archives de mes anciens blogs, brut et sans commentaire.