Indiscretions et mutineries

version 2 ~golden hour

L’été russe

| 0 Commentaires

J’étais sans mots, même dans le train, le carnet trop loin du stylo ; le clavier préférant la musique en boucle, à ces mots. Et je suis toujours sans images, rageant contre olympus qui tient mon capteur en otage…

Avec lui j’aurais pu figer les sommets d’août, de l’été radieux pour les yeux entre les paysages champêtres, un spectacle de rêve, la peau qui m’interpelle et même Arras by night, bien que ce soir dernier j’aurais marché trop vite pour le moindre cliché.

Sauf que la vue ne fait pas tout. Sauf qu’à “Et toi comment ça va ?”, j’ai envie de répondre “Des hauts, des bas, des hauts, des bas… un grand vide au milieu”. La bienséance m’impose un… non, non rien ne s’impose : je soupire et souris, je préfère parler du moment présent.

7677237510_6b40c33bd9_z

{ Impossible things / ”What is possible and impossible is up to you.” / by SuperPipo }

Je suis sans doute à contretemps, sur un ouvrage instable. Le corps désaccordé. Les sensations cahotent. Quand j’enthousiasme, les freins m’écrasent ; je lâche tout au mauvais moment ; et quand j’attrape la corde pour me sortir de là, elle s’effriterait déjà…

J’aime ça les montagnes russes, les chatouilles dans le ventre, impatienter la chute, ne pas crier, bien s’accrocher. Mais j’aime encore plus le moment où l’on pose pied à terre en descendant, tremblant encore un peu, soulagée, décoiffée, rassurée d’être encore en vie.

Sauf qu’aujourd’hui je suis encore dedans, suspendue au milieu, sans idée du sens de la marche de ce foutu manège en panne. J’en ai mal aux épaules, ça dure bien trop longtemps.

Laisser un commentaire